Dans l’immense réserve de Dja une futaie
et à la cime perché d’un iroko un gypaète
aux pieds du colosse aux bras verts une colombe
soudain elle ouvre sa petite gueule et se met à crier
– sois maudit méchant prince mur à l’âme cynique
un banquet est le monde de richesses inépuisables
à la table de tes appétits
les forêts l’argent et les mers existent sur terre
pour l’unique plaisir de ton estomac d’éléphant
ô fils des ventres toujours en fête
bétoire ouvert en toute saison
qui amasse amasse pour les seuls délices
de tes belles soirées sur terre amasse
ton ventre toujours bien nourri
bientôt va pourrir pourrir
–
Une fureur difficile à menotter
agite le cœur du vautour des agneaux
il hurle- tais-toi petite effrontée
mais la colombe poussée par un zèle venimeux
ne cesse de psalmodier
– sois maudit méchant prince
une avalanche de mots déchirant les nerfs
écorche la dignité du rapace et peu habitué
à ronger son frein
il déploie l’éventail de ses ailes
plonge attrape la petite princesse de paix
et s’enfonce dans son vaste domaine