Côte brisée – Christian Satgé

  La vague frappe et cogne la falaise Et ses rouleaux explosent leur malaise En écume grondante, en embruns froids, Qui vont se noyer dans le sombre abîme Sans fin et sans fond d’un silence roi Brassé de remous toujours plus infimes. La canonnade attaque la paroi, La met à sac et à ressac, victime … Lire plus

Méditerranée – Christian Satgé

  Phœbus, humble peintre sans pinceau,- Déverse aux rinceaux, aux arceaux, Ocres et ors généreux à seaux, Pour colorer d’été pas atone Des heures ne craignant pas l’automne, La Méditerranée…   Éole, poète sans crayon, Aux haillons de ces harassants rayons, Fait d’une tonnelle un clayon Ou chante dans les pins secs et sombres, S’y … Lire plus

Déchaînement – Christian Satgé

Un cri, lointain, se noie par les creux et les crêtes, Houle et mouettes se disputent, ce matin. Le trône vaquant du silence écrête Les vagues parties à l’assaut d’un ciel sans tain. La mer n’est que fougue, lames, brisants,… qu’arrêtent Des minéraux muets, chahutés, bousculés,… Jusque au tréfonds de leurs racines acculées. La voix … Lire plus

Amours océanes – Christian Satgé

La marée montante m’offre amère rumeur Et la marée mourante, une éphémère humeur…    Sous la sueur des cieux, sur le satin du sable Qu’il lèche, l’océan, soupirant inlassable Aux pudeurs d’écume, couche, sur une plage Prude que caresse – chaud et serein – un souffle, Son envie de l’aimer en tout heur, à toute … Lire plus

Le champ du guépard – Christian Satgé

Petite fable affable Grand, racé, rapide comme le vent, Le guépard, toujours au loin, part et trace Comme une flèche, un carreau. Droit devant. Sans faiblir ni mollir le plus souvent. Et avec une inimitable grâce. Or, à courir plus vite que d’aucuns, Il se croyait un être invulnérable Et, las, un animal hors du … Lire plus

Le chapon & la dinde – Christian Satgé

Petite fable affable Échappées on n’sait comment à la vigilance De Jeanne, en la rue, volaille son cul balance… « Quel est ce monde dans lequel nous vivons Où, moi, Chapon, finirai graillon, Où le bœuf qui sue n’a point de salaire, Où le brave chien de garde à l’envie Est battu, l’abeille flouée sans … Lire plus

Le coq devenu girouette – Christian Satgé

  Petite fable affable   Un coq caquetait après avoir fort cocoricoté : « Je règne, hélas, sur une poulaille qui ne mérite Que mon bel ergot, pas mon ego, car elle m’a ôté Toute patience. Oui da, cette bande d’hypocrites, Sale, ingrate, vulgaire, désobéit à loisir À mon ordre moi qui, d’un seul cri, … Lire plus

Le singe et le curé – Christian Satgé

   © Christian Satgé – avril 2016          Petite fable affable   Un quadrumane singeait Les passants jeunes, âgés,… Imitait la démarche Des dindes, des matriarches,… Des gosses, il se gaussait Jouant à se rehausser. Il mimait les mimiques Qu’il trouvait les plus comiques. Bref des Hommes il s’amusait, Comme eux, de … Lire plus

Contre l’ara qui rit – Christian Satgé

Petit fable affable            L’Amazonie est la vaste volière Des péroreurs, amazones et aras. 
Les seconds ayant la plume écolière Suivent des cours de cris, de bruits, et cœtera. Mais ces oiseaux-là n’ont pas que cours de langue, Chants chantournés, harengères harangues,… Non. Ils font ramage de tous les savoirs Qu’on … Lire plus

Au tour des vautours autour… – Christian Satgé

Petite fable affable   Le chaos est avalé par l’avalanche. Eole , sa cape soulevant, Fait chanter haut la complainte blanche D’un hiver froid comme ceux d’avant. Les vautours n’ayant plus de charogne À se mettre sous serres et bec Conciliabulaient entre rogne Et dépit : « Nous prend-t-on pour des pec’ ?! On nous … Lire plus

Un ponte au pondoir – Christian Satgé

        Petite fable affable   Sur son nichoir, Dame poule couve. Son coq de mari peste, écharde au cœur,  Épine à l’âme, l’œil un brin moqueur :   « Il faut quand même, un matin, que tu trouves Le temps pour tous tes devoirs ménagers ?   – Couver est corvée ! … Lire plus

Le lézard et la vipère – Christian Satgé

Petite fable affable   Du chant du coq à celui du cygne, Ce moins que serpent, ce plus que ver, Ce lézard commun en habit vert, Ce vil ventre-creux, des plus insignes, Se fatiguait à ne rien faire – Pour paresse et sieste il s’affaire ! – Quand la plupart de nous perd son temps … Lire plus

Les choristes – Christian Satgé

             Petite fable affable     Pourquoi les gens qui se font trop chier Viennent-ils toujours nous emmerder ?   Un couple de cigales, désemployé,  Aimant autant chanter que cacarder, Cherchaient à intégrer une chorale Bien qu’un rien leur amenât ire ou râle, Car c’étaient des animaux exigeants, Ayant toujours … Lire plus

Un beau léopard – Christian Satgé

Petite fable affable En savane, des soirs bleutés aux aurores grisées, Un léopard de sa beauté ocellée se grisait. Ce sot Narcisse qui, à d’aucuns, paraissait pitoyable, Se croyait le plus bel ornement de l’auguste Cour De Sire Lion et donc à ce titre indispensable À son prestige, et à son apparat, sinon à court … Lire plus

Après la pluie,… le gros temps ! – Christian Satgé

  Petite fable affable   “À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire !” Pensait un ver viril, après une nuit noire Où s’abattit la pluie, lui noyant son chez lui. Il doit, et au plus vite, après la cour qui luit Se trouver un chez-soi. Allez m’en croire : Il s’en va ventre à … Lire plus

Torpédo et Berlingot – Christian Satgé

  Petite fable affable   Alors que le printemps sent venir sa déroute, Berlingot l’escargot, limace lourd vêtue, Par les chemins, bon an mal an, allait sa route. Faute de saliver dans un champ de laitues, Son train de sénateur, l’amène, courbatu, À baver, ici, sur les bavards qui musardent, Plus loin, sur les larves … Lire plus

Le musicien stoïcien – Christian Satgé

                Petite fable affable « Qualis artifex » (Néron)                      Un gros grillon, troubadour des labours, Était moqué par le peuple de l’herbe Qui raillait ses chants, brocardait son verbe En prenant ses textes tout à rebours. Ce n’était pas qu’il n’avait pas, … Lire plus

L’ânier sans condescendance – Christian Satgé

      Petite fable affable   Le Roger est tourneboulé : son seul fils, N’aime pas sa ferme, riche de maïs, Ni les durs travaux des champs, pourquoi le nier. Il s’en ouvre à son père, qui fut ânier, Homme des plus sages qui l’a fait prospère. L’Ancien qui vit sous son toit toujours … Lire plus