Elle était si viveuse
Elle était si rêveuse
Elle était si verveuse
Avait une imagination séveuse
Elle n’était jamais nerveuse
Elle n’était jamais baveuse
Le sourire, elle était sa serveuse
La joie, elle était sa trouveuse
Le nuage, elle était sa laveuse
Le jour, elle était sa receveuse
L’instant elle était sa buveuse
Elle a vécu dans la volupté
Elle s’est nourrie de la bonté
Elle a respiré la simplicité
Elle était si heureuse
Dans sa famille généreuse
Elle était amoureuse
De petites joies nombreuses
Elle était savoureuse
Du compte des neuf preuses
Elle était vigoureuse
Elle n’était jamais rigoureuse
Ses minutes étaient doreuses
Aucune n’était creuse
Elles lui étaient si valeureuses
Elle a grandi épanouie
Elle était toujours réjouie
Elle buvait la vie inouïe
Elle était un oiseau sauvage
Dure à prendre en otage
Impossible à mettre en cage
Elle arrêtait en été son voyage
Pour s’allonger sur la plage
Elle aimait tant le silence sage
Elle avait les ailes d’un mage
Elle aimait survoler les pages
Lire et écrire elle les aimait à la rage
Sa mer d’extases était sans rivage
Elle parlait le langage des ramages
Sa famille était notes musicales
Qui jouaient pour elle le bonheur total
Dedans elle a pu ouvrir ses pétales
Tout cet amour est devenu plus tard
Sa force et son solide rempart
Pour allumer dans le noir ses phares
Pour boire dans les guerres le nectar
Pour rêver en plein cauchemar
Pour garder bon cœur gaillard
Un cœur qui aime la vie qui aime l’art
La haine n’a jamais eu sa part
Le désespoir est toujours mis à l’écart
L’air de l’espoir guère ne s’égare
Son cœur demeure innocent sans tare
Les grains semés dans son cœur ont germé
Ce cœur même blessé ne s’est jamais fermé
Il adore ressentir aimer longtemps essaim