De nuit, j’empruntai une allée bordée de lotus bleus,
Et rencontrai un hortensia à la fragrance de bégonia,
Je caressai son nuage en pompons roses et bleus,
Et humai son odeur mêlée de rose et de sève d’hévéa.
Une aube épineuse perça la nuit et je continuai mon chemin,
Une lande d’ajons et de bruyères poussait sur des lichens carmins,
Un baobab ventru me regardait d’un air serin,
Et je grimpai à sa cime espérant le soleil du matin.
Les premiers rayons de l’astre roi m’éblouirent,
Et l’envol d’un roitelet me fit perdre l’équilibre,
Traversant la lumière jaunie du jour naissant, je chus,
Le lac s’élevait en brume, lanières blanchâtres, voile ténu.
Entre les racines du baobab, m’accueillirent des poissons,
De fines ablettes d’argent crurent à l’attaque d’un héron,
En flêches de lumière scintillantes, elles filèrent vers le fond,
Je décidai de les suivre en vidant mes poumons.
Une mousse verte recouvrait le fond lointain du lac,
Je jetai quelques poissons qui dormaient encore, dans mon sac,
Des herbus impénétrables poussaient jusqu’en surface,
Et je m’agrippai à cette forêt ondoyante avant que le jour ne s’efface.
Mais, je fus acceuilli par une chaleur aveuglante,
J’empruntai le chemin de roses au parfum d’amarantes,
Étroit, il serpentait dans la campagne bretonnante,
Où des baragouineurs me saluaient dans leur langue étonnante.
Les roses fanées, je cueillis un bouquet de belles digitales,
La lande tombait dans un océan bordé de silènes à l’odeur de santal,
J’y relâchai mes poissons avec un bouquet garni sorti de son bocal,
Après un bouillon, je moulinai et remontai une sirène amicale.
Le soleil parti prendre son bain, la sirène regagna sa péniche,
Seul, je regagnai mon baobab et rangeai mon chien dans sa niche,
La nuit illumina quelques diodes d’une lumière un peu chiche,
Maman me fit mon bisou et rangea mes plémobiles en pastiches.
©Stéphane