XLI – Paulette dite Tata Popo : Des toutous et des hommes
Paulette pourrait avoir comme surnom « Née pour plaire ». Si elle avait tenté un challenge, miss Bourgogne ou autre, elle aurait remporté l’oscar, Paulette. Sur toutes ses photos de jeunesse, elle se révèle comme la coqueluche de ces jeunes messieurs : la sirène des plages de Picardie ou la princesse des bois de Champagne. Mais fille bien éduquée, elle ne cherchait au final que l’homme à qui donner son coeur pour fonder une famille. Paulette se liait si facilement à toute personne rencontrée que son carnet d’adresses ressemblait à un mille feuille en exponentiel, carnet dont certains noms l’accompagnèrent de son adolescence à son dernier souffle. Cela lui joua des mauvais tours toute sa vie car avec elle tout le monde était beau et gentil.
La vie de tata Popo semble s’être jouée pour ses 19 ans : amoureuse de Jacques, bel homme du beau monde qui avait à peu près son âge. Premier amour en osmose totale qui semblait ne jamais avoir de fin tant ils désiraient que leurs vies ne fassent qu’une, via mariages et procréation généreuse. Hélas, après un an de ce que l’on appelait « fréquentation » quand Jacques apprit à sa mère qu’il désirait épouser Paulette, cette marâtre lui interdit catégoriquement de revoir Paulette car ils n’étaient pas du même monde. Jacques se soumit sans insister et en informa Paulette tout en lui disant qu’il l’aimerait toujours. La suite prouvera qu’il ne lui avait pas menti.
Paulette et Jacques furent donc contraints de se rabattre sur la première personne de leur monde pour fonder une famille : Jacques avec Bernadette qui était une riche hyper cérébrale et Paulette avec Claude qui était typographe dans une imprimerie.
Bernadette fit à Jacques enfant sur enfant pour son plus grand bonheur, mais du côté de Paulette, rien ne voulait aboutir. Elle consulta et dut passer moult examens. Tout était normal. Quand ce fut au tour de Claude, celui-ci en référa à sa mère (une autre marâtre) qui l’autorisa à dire à Paulette qu’elle lui avait imposé une vasectomie quand il avait 16 ans en lui disant « Maintenant va voire le putes, ça t’occupera ».
Paulette tomba de très haut et dans les larmes les plus amères. Elle en voulait à cette belle mère qui avait attendu des années pour lui révéler ce qui aurait pu la faire renoncer au mariage. Et cette révélation l’éclaira sur les pratiques peu conjugales que son mari lui imposait à causes des mauvaises habitudes prises avec la bénédiction de ses parents. Paulette ne pouvait rien dire à Claude car la moindre remarque le rendait violent. Il avait les nerfs si atteints qu’elle se demandait s’il n’avait pas attrapé une maladie avec « les filles ». Une fois qu’elle n’habitait plus avec lui chez ses parents, elle acheta un magnifique Saint Bernard dans les Pyrénées. Elle l’avait baptisé Ysar. Elle l’aimait comme l’enfant qu’elle a toujours voulu avoir et qu’elle n’aura jamais. Claude et elle habitaient à la Croix de Berny, immense place tournante de nationales à Antony, au premier étage d’un immeuble qui fermait à l’aide de deux portes successives formant un sas. Paulette avait très peur que son chien sorte et se fasse écraser par les autos de la nationale juste en bas de la porte, mais Claude lui riait au nez lui rétorquant que sa peur était infondée en raison des deux portes à franchir en même temps avant d’atteindre la rue. La suite de l’histoire donna raison aux craintes de Paulette car Claude laissa descendre Ysar, certain qu’il serait bloqué par les portes, alors qu’un voisin poussait la première pour sortir et qu’un autre tirait la première pour rentrer. C’est Paulette qui courut après Ysar. Trop tard pour le sauver : il venait de passer sous les roues de plusieurs autos lancées à pleine vitesse. Elle ressentit la même souffrance que quand on perd un enfant car Ysar était devenu toute sa joie et la consolait de sa vie de couple malmenée.
Après plusieurs mois de deuil, Paulette consentit à acheter un caniche nain qu’elle porterait dans un panier en osier et qui ne la quitterait jamais. Toute sa vie, elle adopta caniche nain sur caniche nain et leur donna à tous le nom de Whisky quelle qu’en soit la couleur. Elle appelait son chien « mon bébé ». Il ne quittait jamais ses genoux, même à table. A la fin de sa vie, elle voulut « marquer le coup » pour son dernier chien et acheta un croisement de caniche nain et de Yorshire qu’elle nomma Obi tant il était minuscule à sa naissance. Nous reviendrons sur tous les épisodes de la vie de tata Popo, à savoir les périodes Whisky I, Whisky II, Whisky III et Obi premier.
c est triste en effet, pas de chance pour elle en amour et son chien adoré
Très belle histoire de vie.
Extrêmement touchante l’histoire de Tata Popo, si jolie dame au sourire irrésistible ! Sa triste vie amoureuse et son amour des animaux me donnent envie de la prendre dans mes bras!