Paris en chansons – André Nolat

 

La Bastille était naguère le quartier de l’artisanat,
Populaire et un peu canaille avant l’intrusion de l’opéra

“Tous les samedis soirs on allait,
Dans un bal musette pour danser,
Dans un vieux quartier fréquenté
Par les danseurs de java/ Comme ça !”

Pigalle était, il y a cinquante ans, le quartier des plaisirs souvent frelatés
Mais aussi celui des cabarets, des chansonniers et, des jolies poupées

“Fais-nous danser, Julie la Rousse
Toi dont les baisers font oublier
Petite gueule d’amour t’es à croquer

Quand tu passes en tricotant des hanches”

Dans l’île Saint-Louis au milieu du fleuve ont vécu
Baudelaire et Carco, poètes de la ville et des rues

“L’île Saint-Louis en ayant marre
D’être à côté de la Cité
Un jour a rompu ses amarres
Elle avait soif de liberté”

À Belleville, Ménilmontant, La Villette et jusqu’au Lilas
Il y avait des ouvriers, des bouchers et de vaillants petits gars

“La Villette, La Villette
C’est l’coin des garnos, y a pas d’aristos
Des guinguettes, des musettes et des petits bistrots
Où l’on boit du gros”

Les quais de la Seine, tour à tour, ont leurs charmes
Faits de plaisirs simples, d’une misère enjouée ou de drames

“Sur les quais du vieux Paris,
Le long de la Seine le bonheur sourit,
Vieux bouquiniste, belle fleuriste
Comme on vous aime, vivant poème !”

La Chapelle autrefois était un havre de paix entre Barbès et la rue d’Aubervilliers
Un coin familier avec des petits bourgeois retraités et quelques argotiers remisés

“Elle a roulé sa bosse, elle a roulé carrosse
Elle a plumé plus d’un pigeon la Marie-Vison,
Du côté d’la Chapelle
C’est comme’ ça qu’on l’appelle”

Montparnasse eut ses années folles avec ses rutilantes brasseries
Ses ateliers abritant de nombreux artistes venus de tous les pays

“Andy Warhol
À La Coupole
Peint les gambettes
De Mistinguett”

La butte Montmartre a d’abord été connue pour son Lapin Agile, son maquis,
Ses lilas, sa place du Tertre où gîtaient les poètes et les rapins sans un radis

“Du haut d’un escalier
Je cherche l’atelier
Dont plus rien ne subsiste
Dans son nouveau décor
Montmartre semble triste
Et les lilas sont morts”

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Guy André Talon

André Nolat (43)

J'ai publié, chez de petits éditeurs sérieux et en autoédition avec souscription, sous le pseudonyme d'André Nolat (que je tiens à conserver), des plaquettes, des nouvelles, des chroniques, des essais. Je ne m'en prévaux guère.
Par ailleurs, je vis seul depuis le décès de ma compagne, et j'aime lire, écrire, voir des films, des débats télévisés, etc.
Quant à ma vie passée, plus agitée, elle a fait l'objet de divers récits liés à des lieux où j'ai vécu - presque tous détruits ou métamorphosés... C'est pourquoi à partir d'un certain moment de son parcours, je crois qu'on peut dire, citant Céline, " qu'on est plus qu'un vieux réverbère à souvenirs au coin d'une rue où il ne passe déjà presque plus personne."

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7 Commentaires
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Rémi Guillet
Membre
21 novembre 2023 16 h 36 min

Merci bcp pour ce belles évocations, pour moi, pures poésies. Aujourd’hui, plus rien !

Colette Guinard
Membre
26 février 2023 19 h 52 min

Merci Guy pour ce poème sur Paris , éternels souvenirs pour moi qui suis loin de lui en exil au Maroc!Les lilas,où j’allais danser et sa place du Tertre voir mes semblables qu’étaient les peintres, je m’y croirai encore grâce à vous! Bonne soirée Colette

Brahim Boumedien
Membre
26 février 2023 19 h 11 min

Merci pour ce partage où chansons et paysage font bon ménage !