| Une lionne, plus que mature, Devint une mère sur le tard. Ce caprice de Dame nature Mettait la solitaire en pétard ; C’était un fardeau que ce moutard, Car, alourdie d’ans, la créature Ne chassait plus guère le broutard, Préférant charognes aux chairs fraîches, Trop rapides, trop dures à sa dent. N’aimant ni les herbes ni la laîche, Elle préféra un marché prudent. Elle s’acoquina aux hyènes : Ces veules animaux lui trouvent Sa pâture et lui en aliènent Une part ; quant à elle, elle éprouve Le voisinage de sa stature, De ses cris, bref de sa signature. Et pourtant, elle n’avait que haine Pour ces pleutres qui, toujours, la couvent D’un regard où la peur est certaine. Il faut bien vivre avec ce qu’on trouve ! Le fauve aguerri, deux mois plus tard, Laissa un peu de sa musculature Dans sa rencontre avec un vantard. Blessée, souffrant de courbatures, Son aura perdit toute armature. Les hyènes en profitent sans retard ; Un contrat n’est que littérature ! Vaincue, la lionne se soumet Les bêtes, dans un rire, l’éreintent. Suivant nos espérances, on promet ; Mais l’on ne tient que selon nos craintes ! © Christian Satgé – juillet 2012 |
Tellement vrai, on s’y croiraiT…
J’aime, mais vous savez déjà
Anne