Quand je l’ai vue partir juste au coin de la rue
J’étais dans mes délires je ne l’ai pas retenue
Bon sang qui était-elle pour me laisser ainsi
Avec cet air idiot d’un amoureux transi
Est-ce le claquement de ses talons aiguilles
Ou l’invite troublante d’une maille en résille
Ou bien encore le rouge d’un bécot sur ma joue
Comme un cadeau du ciel après ce rendez-vous
De cette courte idylle il ne me reste rien
Qu’une intime fragrance, peut-être de jasmin
Qui rôde autour de moi et peut me rendre fou
A l’été finissant dans les rues de Padoue
Et comme c’est étrange cette impression de froid
Que la belle a laissée en s’éloignant de moi
Tout à l’heure je l’aimais et là je la déteste
J’étais au paradis c’est l’enfer qu’il me reste
Quand je l’ai vue partir juste au coin de la rue
J’étais dans mes délires je ne l’ai pas reconnue
Et pourtant ma jeunesse venait de s’envoler
Sans me laisser d’adresse, et sans se retourner
Alain Marthon
Merci Alain pour cette tranche d’amour dont on sort étourdi.
Un fort beau texte, bien construit et ciselé. Bravo et merci pour ce moment de grâce.
“Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait et si maturité voulait”…Merci pour ce généreux partage qui m’a permis un regard dans le rétroviseur !