Les mimosas – Éric Guerville

Les mimosas

 

Un agréable vent du sud souffle sur les jardins en ce mois de février
Sa senteur australe embaume un faux printemps à cheval sur un balancier
Entre un hiver dépassé par une floribondité variée et généreuse
Et des beaux jours que le froid affecte encore de son humeur coléreuse
Alors je savoure ces parfums annonciateurs d’une saison dulcifiée
En ces petits arbres qui ont emporté avec eux l’astre au grand brasier
Étreignant dans sa longue valse leurs frondaisons alourdies et somptueuses
Où des flocons ambrés recouvrent leur enlacement d’une ferveur amoureuse

 

Un nuage de fleurs a traversé les mers et les océans dans un périple
Quand le danger côtoyait l’exploration et ces découvertes multiples
Poussé alors par la brise s’engouffrant dans les voiles des navigateurs
Il a laissé pleinement s’écouler sur nos contrées ses larmes de bonheur
Depuis un profond baiser d’une Australie natale sur nos âmes disciples
A gravé pour toujours son empreinte sur notre sensualité qui s’éveille et triple
Dans l’envoutement de ses mimosas si chargés d’odeur et de douceur
Et dont les paysages méditerranéens s’illuminent de leurs chaudes couleurs

 

Mes pas foulent le maquis jonchant l’azur immaculé du littoral
Et au loin se dessine cet embrassement doré à l’étendue colossale
Où l’esprit se perd dans les flammes nourricières de ses rêves
Et où crépite le feu de l’ardeur qui nous avale et nous surélève
Alors un tourbillon de chaleur s’empare de moi et ma sueur dévale
À travers les rides qui contournent mes efforts de jeunesse sans aucun mal
Et qui m’accompagnent ainsi dans l’apaisement et l’extase le temps d’une trêve
Où la vaste floraison des mimosas sauvages efface mes traces et m’enlève

 

Ces plantes si emblématiques ont déchainé les élans et les passions
Et l’homme s’est attelé à frapper ses plus belles pièces d’or dans son exaltation
Sélectionnant et brassant dans les creusets de son savoir les gènes des espèces
Où sa patience et sa persévérance se sont durcies en lettres de noblesse
Ainsi l’œuvre de nos aïeux s’est enracinée dans nos fêtes et nos traditions
Léguant à jamais le nom du végétal en des lieux avec distinction
Et dont le sol s’engorge de ces lambeaux de soleil tombés dans l’allégresse
Où la fibre de l’âme se détend et se laisse doucement tresser par la paresse.

 

10 février 2013

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