Les Écrins de fumée – Blaise Boudet

Les Écrins de fumée…

Quand l’illusion vient tamponner les plus beaux rêves,
C’est comme si la pluie tombait sur la palette
Des couleurs, d’une vie qui n’offre plus de trêve.
Mais c’est un mirage qui n’est qu’une oubliette…

Le pire et le meilleur sont souvent face à face.
Un duel se crée donc sur un ring sans champion.
Deux aimants qui ne trouvent plus du tout l’espace
Nécessaire, sur un damier noir et blanc, sans pions.

Nos écrans de verre diffusent de sombres histoires.
Ils font briller le noir de notre conscience,
Qui s’épuise à refaire le monde : exutoire
De l’Humain qui ne reconnaît plus ses chances.

Les fêtes de la vie sont si souvent perdues,
Au profit des faux paradis , ces brise l’âme
Qui occultent toute action pérenne et assidue,
En vue d’une existence qui reconnaît sa trame.

On voudrait oublier et fumer la ganja
Dans un calumet factice et bien illusoire.
La feuille de route s’efface et se mue déjà,
En un conte de fée dans un vaste isoloir.

Ils ne sont que quelques uns, ceux là même qui,
Tentent de décrire les blocages de notre temps.
Tantôt moqués, tantôt considérés, leurs cris
D’alarme sont des alertes qui fragmentent l’instant.

De courage et d’audace, ils connaissent l’urgence
Des actions à mener pour éviter le pire.
Ils sont ces visionnaires et comme dans une transe,
Ils repèrent les causes du déclin de l’empire.

Cet empire qui surtout, veut cacher les sources,
Les ressources et les trésors détruits de la Terre.
Ces petits despotes et autres guignols aux bourses
Remplies de papier sans odeur. Des cœurs de pierre…

Ils nous enfument en nous tuant à petit feu.
Ils nous abêtissent comme dans la Rome antique.
Ils font semblant de vivre dans l’illusion des enjeux,
Qu’ils dictent et travestissent en numéro de cirque.

Un cirque au bord d’un gouffre sans fond ni ouverture.
Ne nous disant pas tout, ils naviguent dans nos peurs.
Pendant que la course se déroule à toute allure,
Nous sommes renvoyés à l’angoisse de nos cœurs.

Alors, légalement ou pas, ils trafiquent
Les substances qui touchent nos neurones grisés,
Et qui font de nous des êtres, qu’ils dupliquent,
Des âmes solitaires et des gens, un peu brisés.

Brisure dans le marbre froid des écrans de verre.
Cassure dans les miroirs mobiles de l’absurde.
Schisme inquiétant de nos états d’âme divers.
Rupture entre nos ciels et nos terres d’altitude.

Les sociétés écrans ne doivent plus être.
Les plafonds croulent sous le feu des armes du fric.
L’or noir nous enfume total et, pour paraître,
Le plastique devient l’océan de nos briques.

Ces briques qui se superposent dans les grands murs
De la simulation du partage, du profit,
De l’égoïsme et des puissants en armure.
Les fossés grandissent au rythme des atrophies.

On nous balance des rêves et des succès de vie,
Mais quand l’on fouille au pied des fosses sucrées
Nos yeux veulent se fermer, face aux trésors ravis
Par les bandits de la planète de l’incréé.

À cran, sur mon écran, je me cramponne en vers,
Et contre tout ce qui me paraît être factice,
Je m’insurge et je crie à ces vautours divers,
Qu’ils font fausse route au creux de leur délices.

Je veux voir les nouveaux soleils se relever.
Il est temps de cesser d’être ces grand idiots,
Qui font de nous, les cons du théâtre rêvé :
« Les ours blancs* » sous toutes les latitudes du rafiot.

Un rafiot nommé galère. Pirogue fendue,
Qui prends l’eau de la survie pour un bout d’espoir.
Des chaînes inhumaines et des enfants tendus,
Par le stress de la sélection des nuits sans soir.

Les soirs se répètent, mornes et peu éclairés,
Si ce n’est par la lueur bleue du téléphone.
Il fait soif de vie et faim d’Amour, à l’orée
De la forêt des puces dans ce fil qui détonne.

Des tonnes de terres rares pour perdre notre temps.
Placer des mots ici ou là, en exprimant
La belle détresse des sœurs et des frères d’antan,
Qui pour un oui ou pour un nom, savaient vraiment.

Ils savaient la chance de notre vie sur Terre.
Ils avaient le courage, niché, au creux du ventre.
S’ils savaient combien nous lâchons la Terre Mère,
Ils sauraient nous placer tout au fond de l’antre.

L’antre du démon que nous sommes tous ensemble.
Les Etres Humains sont finalement convoyés,
Sur une peau de chagrin, dans l’air qui tremble,
Aussi sec que le bois d’un arbre foudroyé .

Mes mots s’échappent de mes maux. Témoin je suis.
Mes larmes s’échappent de mes armes . Guerrier je serai.
Mes images s’effacent de mon âge. Mur je te suis…
Mes idées s’effacent pour Médée. Mère je t’aime !

* cf : titre d’une chanson de Charlelie Couture.

Blaise Boudet
Ce 17 Août 2017. Les Écrans ou les Écrins de fumée…

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Bienvenue. Je suis un poete par l'image photographique avant de l'être devenu avec les mots.
J'aime écrire. Parfois c'est pulsionnel. Parfois c'est une légitime défense ou un réflexe de survie. Parfois c'est un jeu. Parfois c'est contemplatif ou enthousiaste.
D'autres fois c'est magique, mystérieux, amoureux et lyrique.
Mais toujours c'est sincère et émerveillé.
Je n'ai jamais publié mes textes ou mes photographies dans des livres. Je veux le faire.
Car je crois qu'il est temps et que j'ai acquis mon style à moi et que mon regard s'est enrichi.
A toutes personne,professionnellement insérée dans le monde des livres et de l'édition, qui me lirait et qui remarquerait mes images, je demande des coups de pourse, afin de partager plus le fruit de mes travaux et les expressions de ma sensibilité visuelle et littéraire.
Bonne lecture. Bonne méditation et bon voyage dans mon monde tressé de letttres et de photographies.

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