Le manoir (Iris1950)

Ça faisait maintenant deux ans que le grand oncle d’Iris était parti pour un monde meilleur, parent utérin, dont elle possédait dans un album familial, le portrait.
Un très bel homme brun, assez grand par rapport à la taille moyenne de la famille. Il avait rencontré son épouse à Paris lors d’un salon automobile. Ce fut pour lui un véritable coup de foudre, Sa dulcinée étant américaine de naissance, il ne trouva rien d’autre que de franchir l’océan pour rejoindre celle qui faisait battre son cœur. Celui-ci s’était marié très jeune, il eut la joie d’avoir un fils pour lui succéder mais la vie ne fut pas tendre avec lui. Sa femme et son fils étaient décédés il y a de cela dix ans, et il ne s’était pas remarié. Enfouissant sa douleur dans tout ce qui lui restait désormais : une entreprise de gros alimentaire. C’est avec cela qu’il avait bâti un empire, lui laissant un bon pactole. C’est le notaire de son grand oncle qui accepta de traverser l’océan et de venir régler l’héritage en France. Chance pour elle.
Sa surprise passée, elle s’était mise en quête d’un petit « chez soi ». Elle avait bien une idée de ce qu’elle recherchait. Mais entre le désir et la réalité il y avait un fossé à franchir.
Elle avait pris rendez-vous avec un certain nombre d’agents immobiliers.
Certains n’avaient pas de bien en rapport à ces attentes. D’autres lui présentèrent des biens très mal entretenus. D’autres, prenaient leur temps pour lui présenter quelque chose. Ce qui avait le don d’énerver Iris, qui n’avait pas un sou de patience.

Un an était passé, elle pensait bien que cela allait tomber à l’eau, puis en ce jour de janvier, le cadeau arriva : « un manoir campagnard », qui avait du être de toute beauté, la fit s’enthousiasmer quand elle franchit le seuil de la porte d’entrée. Les volumes, le potentiel qu’elle voyait à fur et à mesure de la visite. Lorsque le jeune agent immobilier lui indiqua le prix, elle en fut époustouflée. Rien ne s’y opposait plus.
Mais bon, entre le délai de réflexion, les démarches notariales. De l’eau allait couler sous les ponts et ça, allait-elle pouvoir attendre. Ceci était une bonne question.

Pour pouvoir patienter, il fallait qu’elle se mette quelque chose à faire. Tricot, crochet, lecture, qu’est-ce qui allait pouvoir lui insuffler et combler ces mois d’attente?
Certes elle avait une activité, elle était secrétaire dans une entreprise, le soir, elle prenait toujours avec plaisir un livre de chevet pour s’endormir en douceur, ou écoutait avec ses écouteurs de la musique, mais sans cesse elle pensait à ce qu’elle allait en faire de ce manoir. Plein d’idées bouillonnaient dans sa tête mais arriveraient-elles à les mettre en application.     IRIS 1950

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