Au fond de la Chartreuse, un chêne solitaire
Excroissance majestueuse de la terre
Aidait ailes rêveuses à poser leurs séants
Comme une île sauveuse au cœur de l’océan.
L’Arbre avait pris, dans des temps immémoriaux
La plénitude assurée de l’isolement
Et n’avait, pour du temps résister aux assauts
Pas de congénères, juste ses vêtements.
Ainsi, selon l’éternel rythme des saisons
Comme une valse qu’on pulse sur quatre pas
Inlassablement se nuançait sa toison
Tandis que les fleurs passaient de vie à trépas :
Feuilles vertes en Été, exhalait son essence
L’Automne, tête dorée, lançait mille feux
L’Hiver, dépeuplé, subissait la marcescence
Pour enfin, au Printemps, retrouver ses cheveux.
Et moi, comme j’aimais contre son tronc m’asseoir
Pour m’échapper à la brûlure du soleil
Ou me laisser bercer par la douceur du soir
Sous sa ramée apaisante, et trouver sommeil.
Ce gardien, dernier témoin d’un autre âge
Décida de s’envoler un beau jour d’orage
Pour réaliser son doux rêve de marmot :
Celui d’aller voltiger avec les oiseaux.
Bravo et merci pour ce bel écrit sur ce majestueux solitaire de cette belle Chartreuse que je connaîs bien et qui nous offre de si belles randonnées .