La vie est un miracle où paraît le Poète,
Muse ô toi ma pensée, au brûlant carrefour
Qui confond la forêt, Adonis cher amour
Sourit le temps d’un rêve à la nymphe secrète.
Charme, rose langueur, au fil de la comète
Un sang noir fit fleurir l’anémone d’un jour; (1)
Bel et changeant l’oiseau dort dans la vieille tour,
Esprit ou séraphin veilles-tu sa planète?
La mer étale chante en sa coquille d’or,
Sirène ta voix hurle, elle prend son essor,
Andalouse frileuse en sa plus fauve Espagne.
La corde qui me lie au mât d’un grand voilier
Tue encor l’Albatros, va remettre ton pagne
Jalouse, et t’enrouler vers un autre soulier.
(1) Au cours d’une chasse, Adonis fut tué par un sanglier,
envoyé par Artémis ou Arès. Des gouttes de son sang jaillirent
des anémones. Aphrodite éplorée demanda aux dieux
infernaux de lui permettre de vivre la moitié de l’année sur
Terre, à ses côtés, et l’autre moitié dans les Enfers.
Quel magnifique poème et qui se lit aussi verticalement ! Y a-t-il un nom pour ce type de poème?
Merci, pour ce partage intéressant et utile, décoré par un acrostiche décrivant une lutte inégale entre la muse et la sirène pleine de haine !