Qu’il en dit long ce regard
Ce regard tourné vers le ciel
De ce soldat au désespoir
Parmi les corps qui s’amoncellent
Il voit dans son délire
L’ombre du Christ crucifié
Qui d’un air las semble redire
Du psaume 22 le vers premier
Rien ne sera plus comme avant
Même si un jour finit la guerre
Viendra l’heure du ressentiment
D’être revenu des Enfers
Voir sa jeunesse sacrifiée
Pour défendre la mère Patrie
Même si quelques financiers
Accessoirement en tirent profit
Mais les pleurs d’une mère
Ont la même amertume
Quelle que soit la frontière
Et l’éloge posthume
Prévert aurait raison
Quelle connerie la guerre
Quand il ne reste que des noms
Au bas d’un monument de verre
Quand la lumière change
Au chevet rayonnant
Quel détonnant mélange
Font la poudre et l’encens
Alain Marthon Novembre 2019