La constante des possibles… Il y a des âmes qui errent dans ce monde, sans commencement ni fin, sans volonté aucune, elles se savent du néant , se contentent elles de suivre le soupir du vent, de voguer sur ses escapades, entre espaces et temps, dans un infini linéaire où s’amassent et s’abreuvent sous l’autorité du grand œil, les simples mortels…ces hommes du présent.
Cette ombre est de ces âmes bannies, elle que la vie avorta sans complaisance ni pitié aucune, elle hurle sa diatribe et sa déchéance au contact des eaux froides et noires du Styx :
« Je pressentis ma mort à l’instant même de ma naissance, mon cœur s’éclaircit de la sagesse du temps, d’entre la chaleur liquide et la douceur de sa voix Outre Utero, d’une résonance parfaite, venant de l’ailleurs, profonde et rassurante, au souffle ordonné du cosmos, cette voix distincte m’accompagne tout le long de mon existence d’humain, bien que ne sachant jamais de qui provenait la lumière… Ce dont je ne douta en revanche point, c’est que toute chose dans ce monde est conjuguée au féminin…. que toute femme contient en elle le secret des choses…et de la vie. » Une fois les deux oboles remise à Charon le passeur, Devant le miroir de l’incertain, s’évanouit en fumée disparate l’étrange effigie du soleil, Chaque étoile, chaque atome devient alors un feu en soi, dévoreur d’illusion, suffisant et éclatant de lumière, de Vérité pure, de l’absolue nécessaire, alvéole radieuse à l’infini…
Tout prend part au grand cérémonial…Anges, fous, loups et Chrysanthèmes, le sens de la vie s’agglutine en glaise, se forme, cela devient la direction à prendre et ne laisse place au hasard dans le tumulte de l’errance, aucune pensée ne sera jetée en pâture à l’ineptie, le mot et la ligne sont ordonnés, la raison, à tort s’est laissée à son insu, sacrée de la couronne de la flamme bleue et du sceptre du pouvoir…..
L’ombre, embarquée et assise, la stature droite, les mains humbles et légères, bien en évidence, se retourna un instant, le sort plus que jamais à la merci du passeur, sur sa barque en songe. La moitié de son agonie accomplie, L’ombre impassible s’éloigne de plus en plus, irrémédiablement de la rive des possibles, laissant dans son sillage cette voix d’outre vie graver en échos de sang sur les parois du Styx ces quelques mots lointains : « Mais alors, serions nous les assassins du cœur et de la vie, ce cœur souverain, de chair implacable, qui un temps bat, un souffle se fige, et nous enseigne qu’en nous, la simple vérité de la vie demeure, jaillissante en belles étincelles… aimer à mourir d’amour…c’est le feu que Prométhée ravit d’Olympe car, à la mort nulle raison ne peut ôter la vie…. » |
belle et profonde écriture
à lire et reluire
merci
O
Merci à vous Olivier !
Belle et profonde méditation…
“Aimer à mourir d’amour…” quelle merveilleuse pensée !
Merci pour ce moment.
Chantal
Merci à vous Chantal !