La comptine du primeur
Une fable saisonnière sur l’apparence éthique que se donnent bon nombre d’individus, dans nos sociétés.
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ACTE 1
Le p’tit Antoine est un gosse haut comme trois pommes.
Avec ses oreilles de choux, il n’en est cependant que plus attachant.
Ce matin pourtant, Béatrice l’institutrice, l’a envoyé au piquet avec un bonnet d’âne.
Pour avoir ramené sa fraise lors du cours de géo, il y a été planté là, tel un poireau, devenant avec la honte, rouge, voir écarlate… comme une tomate.
De retour à la maison, Simon le père ne lui donne pas raison.
« Mais pourquoi l’as-tu traitée de patate ? » (en parlant de l’institutrice) , lui dit-il !
Faut dire qu’Antoine est un peu bonne poire.
Il a même paraît-il, un pois chiche dans le crâne et croit à toutes les salades qu’on lui dit.
« Monte dans ta chambre » « Prends-en de la graine », lui lance-t-il !
Antoine n’a plus vraiment la banane, cerise sur le gâteau, lui qui avait déjà la tête comme une citrouille, se ramasse une châtaigne.
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ACTE 2
Le regard dur, une lettre à la main (celle de Maître Corbeau, huissier à Vierzon) , Fleur la mère rejoint alors Simon.
Simon se doute bien de quelque chose, car dans la maison depuis fort longtemps, les blés sont fauchés, ils n’ont plus un radis.
« Mais comment mettre du beurre dans les épinards ? », se demandent-t’ils tous deux.
Simon hésite encore à répondre.
Et puis ! « Y’a le vieux », réplique t’il ! « Il est presque mourant, on a qu’à appuyer sur le champignon ».
« Très bonne idée. », répond-t’elle.
Il est vrai que le vieux (son père) est plein aux as et a les poches bourrées d’oseille.
« Faisons-lui bouffer les pissenlits par la racine ! » rétorque Simon, qui enchérit aussitôt.
« De toute façon, les carottes sont déjà cuites pour lui, c’est la fin des haricots ».
« Je t’aime mon Simon, tu es génial », s’exclame alors sa fleur adorée, les yeux en amandes et l’air soulagé.
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ÉPILOGUE
L’histoire ne nous dira pas s’ils voulaient se donner « bonne conscience » ou si Antoine a entendu les dires de ses parents,
mais la moralité voudrait que ce soit à eux d’adopter profil bas, car ce n’est point beau… que de faire choux gras.
Un conte moraliste..
Cette comptine pleine d’humour est un régal ,qui sera fort appréciée par d’autres auteurs pour ensoleiller notre journée merci! Amicalement Colette Guinard
Merci pour cette belle introduction fabuleuse Barbegrise et félicitations pour votre parcours.
Nous avons hâte de découvrir vos autres textes.
Bien à vous,
Alain