Trois lettres qui se promènent sur le chemin du temps, trois lettres qui se réfugient dans les souvenirs, surgissant sur des visages que des sourires n’éclairent plus.
Trois lettres qui flânent sur les sentes du présent, et qui s’inscrivent le mur des espérances.
Trois lettres qui grandissent aux premières lueurs du printemps. Venant d’ailleurs, s’arrachant à cette terre nourricière dans un cri sublime; elles s’unissent, s’épanouissent telle une fleur aux premières gouttes de rosée, offrant son coeur au soleil caressant l’aurore.
A travers vos lèvres un mot harmonieux, unissant les trois lettres, donnera vie à la vie; et s’envolera vers des esprits éclairés.
Revêtue de votre innocence, de votre naïveté nous protégerons votre délicate fragilité, et votre éphémère beauté.
Frêle vous êtes, vous savez vous montrer si rebelle, ne craignez point les éclairs annonciateurs des tempêtes qui vous courberont si souvent.
L’été qu’il sera doux de voir la fleur, que vous êtes, répandant un délicieux parfum enivrant. Tant de regards vous enlaceront, vous frissonnerez; au fond de votre âme vous sentirez le souffle de votre coeur qui rythme votre bonheur
Faites le battre aujourd’hui, demain sa force vous éloignera de votre ennui.
Gardez en votre âme la chaleur que le soleil vous apporte; la lumière qui illumine sa grandeur, celle qui éblouira tous ceux qui souhaiteront vous envelopper dans le voile de la médiocrité .
Laissez traverser vos pensées de ce parfum, si merveilleux, qui ouvre les portes de vos songes. Dans vos yeux laissez brûler la flamme éternelle, celle qui trace le chemin de votre destin, que le crépuscule n’éteindra point.
Dans les vagues sauvages vous entendrez toujours vibrer la lyre, dans les campagnes solitaires les chants magiques que vous ne pourrez oublier.
L’automne venant, à travers le bruissement des feuilles tremblantes dans les arbres qui se dévêtissent, vous écouterez le silence; vous revêtirez les habits de la mélancolie, fermerez les portes de l’avenir, et ouvrirez celles des souvenirs.
L’hiver à vos pieds,dans le linceul de la vie vous rejoindrez les terres profondes, et sur une pierre refroidie sera inscrit : gît un être endormi
© 2017 – * Paul Crozet-Fourneyron