JEUNESSE ECARTELEE
Jeunesse à peine éclose,
Cries … déjà perdue,
Trainant sous tes pieds
La pesanteur du cœur non offert.
La société te gifle,
Comme une mère en colère
De ne pas avoir su te donner
Cet amour que tu recherches.
Tes appels désespérés
Pour te faire reconnaître
Ne sont pas entendus
Par les pouvoirs au cœur de pierre.
Jeunesse éclatée
Par la folie des hommes,
Jeunesse délaissée
Dans le tourment de la vie,
Ta superbe énergie … se perd
Dans les méandres de ta solitude.
La société te rejette,
Faute de tenter de te découvrir.
Jeunesse ivre … d’espérance et
De joies inassouvies,
Pourras-tu sortir de l’ornière
Dans laquelle te place … la cupidité des hommes?
Pouvoir … des fourbes,
Orgueil … des parvenus
Déchirent dans leur essence
Des corps, des esprits … porteurs de vie.
Intellectuels … aux vifs désirs … et
Cœurs desséchés … par l’argent mal acquis,
Gaveurs de connaissances … pollueurs d’esprits,
Les âmes pèsent peu dans la balance … pour vos priorités.
Jeunesse éclose
Dans la tourmente d’un monde
Explosé dans ses contradictions,
Implosé par la noirceur de ses choix,
Tu te sens, broyée, … mourir
Dans le sein de lois … déshumanisées,
Porteuses dans leurs entrailles
De structures sans âme.
Dévoyée te dit-on,
Mais as-tu le choix,
Dans ton isolement … rejetée
D’une société … qui n’est pas tienne ?
Tu passes la vie … à
Désespérer d’elle,
Car les portes on t’en ferme.
Dans les drogues on t’enferme.
Jeunesse révoltée,
Dans ta candeur insouciante,
Reléguée dans les couloirs des cités perdues,
Le désert des paradis artificiels,
Tu rêves d’une vie
Enlacée à la tendresse des cœurs,
D’un monde différent
Eclos aux beautés de la nature.
L’amour, tu désires vivre
Dans la splendeur … de ton être offert.
On t’oppose une morale … sans âme,
Porteuse de la puanteur … de penseurs impurs.
Jeunesse … un jour pourtant
Dans cette société … tu planteras tes griffes
Sauras-tu?… pourras-tu ?
Faire jaillir de tes entrailles
L’aube nouvelle … porteuse de tes espérances ?
© Serge Lapisse