Introspection sur le Devenir de l’Humanité – Dominique Capo

Lorsque j’y réfléchis un instant, je me demande si le fait d’être en permanence centré sur l’introspection et l’intellect n’est pas susceptible de nous rendre plus réceptif à ce qui n’est pas discernable au premier abord ?

En effet, la plupart des gens vivent dans un monde fait de quotidienneté. La grande majorité ont leurs discernements, leurs relations avec leurs semblables, leurs préoccupations essentielles, centrées sur ce que l’on appelle vulgairement le « métro-boulot-dodo ». Ce terme, cependant, à mes yeux, n’est pas péjoratif. Dans toute société qui se respecte, et afin que celle-ci fonctionne dans les meilleures conditions possibles, ces personnes en sont l’un des maillons essentiels, pour ne pas dire fondamental. Sans elles, les civilisations auxquelles nous appartenons – aussi diverses et varies soient-elles – s’effondraient en quelques heures ou quelques jours. Leurs tracas se tournent vers ce qui leur paraît essentiel : avoir un toit sur la tête, avoir assez d’argent sur son compte en banque afin de pouvoir subvenir à ses besoins les plus élémentaires : manger, s’habiller, se chauffer, se déplacer, se divertir, etc.

Pour les milliards d’êtres humains qui peuplent cette planète, se contenter de ces choses est normal. Pourquoi aller voir au-delà ? Evidemment, en fonction des lieux, des traditions dont ils sont issus, des religions qui ont forgé – ou pas – leur mode de pensée, de l’éducation qu’ils ont reçu, de la Culture dont ils sont les détenteurs, du niveau de vie qu’ils possèdent, etc., il y a des différences. C’est naturel. Chaque société est fondée sur des particularismes et des singularités qui les caractérisent. C’est ce qui permet la richesse et la vitalité des échanges qu’elles ont les unes avec les autres.

Même si quelques-uns des hommes et des femmes qui y sont rattachées estiment que nous devrions tous être semblables idéologiquement, sociétalement, ou religieusement parlant, heureusement, ils demeurent minoritaires. Dangereux, bruyants, prêts à tout pour imposer leur vision de la place de l’Homme – et de la Femme ; soumise et docile – au sein de leur univers, certes. Mais, s’ils sont éventuellement une menace à court terme, ils sont condamnés à s’effacer face à la puissance et à la vigueur du matérialisme. Hélas pour eux – et ils auront beau pérorer ou fustiger tel ou tel région du monde censée être à la source de ce qui est contraire à leurs préceptes -, ils ne peuvent empêcher l’Homme de désirer profiter des richesses matérielles qui sont à portée de sa main. Ils pourront le contraindre un moment, le faire plier et le soumettre durant des mois, des années. Toutefois, c’est inexorable, inévitable, un jour où l’autre, ce désir de rejoindre ceux et celles qui bénéficient de leur liberté et des « bienfaits » de la Civilisation, sera plus fort que la peur qu’ils inspirent. Depuis l’Aube de l’Humanité, toutes les tentatives afin d’enchaîner l’Homme à une idéologie ou à une religion qui l’empêcherait d’atteindre ce but, se sont terminées par des échecs. Le plus souvent d’ailleurs, et hélas, dans le sang, la confrontation, la haine de l’autre, le ressentiment, le génocide de peuples entiers éventuellement.

99 % des gens aspirent à cette liberté et à cette quotidienneté, et qui pourrait le leur reprocher ? Pas moi, en tout cas. Car ces aspirations sont légitimes et honorables. Chacun est en quête de bonheurs simples tels que ceux-ci, de sérénité, de calme, de paix, de tranquillité. D’une vie remplie d’instants simples, en harmonie avec ce dont ils rêvent depuis toujours. 99 % des gens ne prêtent pas d’importance aux problèmes des autres tant que ces derniers ne les touchent pas directement : maladie, handicap, chômage, difficultés de couple, drogue, violence, etc. sont des éléments abstraits.

Evidemment, ils en entendent régulièrement parler à la télévision. Dans leur entourage, peut-être des proches ou des connaissances y ont été confrontés. Ils en discutent avec les membres de leur famille, avec leur entourage, avec leurs collègues. Ils s’indignent, sont choqués, révoltés même. Ils ont leur opinion sur tel ou tel sujet de société ou de civilisation dont ils sont matraqués par les médias en quête perpétuelle de sensationnalisme à longueur de journée. A tel point que dès qu’un événement est mis sur le devant de la scène, il est presque immédiatement balayé par le suivant. Réchauffement planétaire, pollution, guerres au Proche et Moyen-Orient, famines, crises financières, dette de leur pays, etc. est finalement très théorique. C’est loin ; ils ne sont concernés que communautairement. Individuellement, la réponse est toujours la même : « Moi, dans mon petit coin, tout seul, je n’y peux pas grand-chose. ». Il s’agit d’une sorte de fatalisme teinté d’indifférence, puisqu’ils ne sont diamétralement impliqués.

Non, je mens !!! Car il y en a aussi qui, par l’intermédiaire d’associations, de collectifs, de groupes, etc. tentent de faire entendre leur voix. Il y en a qui proposent des alternatives, qui cherchent des solutions. Qui ne se découragent pas face à l’inertie de la majorité. Malheureusement, une fois encore, leurs efforts sont souvent vains, ou n’ont que peu d’impact face aux multinationales, aux lobbies, aux politiques qui tiennent les rennes du pouvoir. Là encore, il en a toujours été ainsi depuis que le monde est monde. Les intérêts des puissants, des détenteurs des richesses de notre Terre, sont plus vitaux que l’intérêt de l’ensemble de la communauté.

Le pire, c’est que même ceux et celles qui se considèrent comme des « petits », des « victimes », de ce système, l’alimentent. Ils le décrient, ils le jugent, ils le condamnent. Mais, comme l’ensemble de l’Humanité, ils seraient perdus sans leur téléphone portable, sans internet, sans télévision, sans électricité, ou sans chauffage. Et, de fait, ils leur offrent plus ou moins consciemment ce pouvoir qu’ils dénigrent tant. Parce qu’eux aussi, comme ces 99 % de l’Humanité, aspirent à ce bonheur, à cette liberté, à ce rêve qui est d’avoir une vie « normale ». Et ce, même si leur vision de cette « normalité » diffère plus ou moins légèrement de celle de leurs semblables.

Qu’ils le veuillent ou non, qu’ils l’acceptent ou non, nous sommes tous des humains avec ce désir irrépressible, instinctif, d’appartenir à une société, quelle que soit la forme que prenne celle-ci. Et, à partir de là, on peut lui adjoindre des spécificités religieuses, idéologiques, économiques, territoriales, traditionnelles, ou autre, les individus qui la constituent chercheront immanquablement à élever leur niveau de vie. Ainsi, y compris dans les endroits les plus reculés et les plus pauvres, les hommes et les femmes voudront faire en sorte que leur cabane soit bien chauffée, qu’elle possède des « sanitaires », des meubles, de la vaisselle, des couvertures pour pouvoir dormir confortablement la nuit. Puis, bientôt, un potager, des bêtes afin de pouvoir avoir du lait, des œufs, de la viande, ou pour aider au labour et se véhiculer. Ensuite, avec le temps, acquérir de plus en plus de confort deviendra une nécessité. Et ce qui était essentiel jadis ne sera alors plus qu’accessoire puisque facilement à portée de main.

Comme je le soulignais au début de ce texte, je ne critique pas cela. Et Daesh ou autre groupe extrémiste ont beau vouloir nous contraindre à exister selon les dogmes d’une société disparue depuis près de 1400 ans, toute société – y compris à cette époque – a aspiré à davantage d’aisance. A profiter de la profusion matérielle que ce monde offre.

Est-ce un bien, est-ce un mal ? Je ne suis pas là pour le juger. Je le constate, tout simplement. C’est ancré au plus profond de nous-même, que nous le voulions ou pas ; que nous l’acceptions ou pas. Et avant tout, parce que nous sommes faits de chair et de sang. Parce que nous avons une compagne ou un compagnon, des parents, des enfants. Et que, comme n’importe quel être vivant – animal ou végétal -, c’est une question de survie de l’espèce. Il est indispensable de ne pas omettre cette constante : l’Homme, comme n’importe quelle espèce, se bat pour sa survie. Chaque membre qui compose celle-ci a profondément enraciné en lui ce but suprême qui est d’engendrer un descendant afin de perpétuer sa race. Et, pour cela, il est vital que les conditions les plus favorables à sa pérennisation soient réunies. Y compris si c’est aux dépends des autres séides de sa tribu ou de son peuple. Il préférera laisser son compagnon, son ami, mourir de soif ou de faim, pour que lui-même survive. Et ce, dans l’unique but de procréer et d’engendrer un fils ou une fille qui enfanteront à leur tour leur propre postérité. C’est une spécificité inhérente à la vie, quelle que soit la forme ou les attributs que cette dernière acquière. Nous sommes des êtres de chair et de sang. L’intérêt collectif, la spiritualité, l’empathie, le partage, sont des notions qui viendront toujours ensuite.

N’oublions jamais que lors d’un conflit, que quand on est en danger de mort, la première chose qui nous vient à l’esprit, est de sauver sa vie, et éventuellement, si c’est possible et faisable, celle de ses proches. Il est d’ailleurs à remarquer que, dès lors, ce sont les femmes et les enfants – ceux qui sont susceptibles de perpétuer sa descendance – qui sont mis à l’abri en priorité. Une fois encore, l’instinct primal domine sur la camaraderie, sur l’amitié, sur l’empathie, sur les bonnes intentions. Ce n’est qu’après, et uniquement après, que l’intérêt de la communauté reprend ses droits. Et ce n’est parce qu’aujourd’hui, au milieu de la seconde décennie du 21eme siècle, la civilisation a « apparemment évoluée », que ces traits sont amenés à s’effacer à court ou moyen terme. D’ici quelques centaines de milliers, ou millions d’années métamorphoses génétiques vraisemblablement. Si l’Humanité survit jusque-là, évidemment ; ce qui est loin d’être garanti. Et pas forcément parce que nous subissons actuellement les prémices d’un changement climatique majeure ; ou que nous sommes à l’aube d’une « sixième extinction ».

L’Homme a toujours su s’adapter aux environnements hostiles qu’il a croisé sur sa route depuis près de trois millions d’années que l’espèce « Homo » s’est progressivement séparée de ses congénères primates. Il y a d’autres variables tellement diverses qui sont susceptibles d’entrer en ligne de compte que la disparition de l’Homme n’est pas forcément conditionnée à ces bouleversements en gestation. La biotechnologie, les avancées médicales, sont là pour nous le prouver tous les jours. Il possède des ressources insoupçonnées afin de trouver des moyens de franchir ces obstacles. Il ne fait d’ailleurs aucun doute que celles-ci lui permettront également de se lancer à l’assaut du cosmos d’ici quelques siècles.

De fait, devenu « plus qu’humain », une sorte d’Homme bardé de technologie, modulable, réparable à l’envi, les aléas d’un environnement perturbé et dégradé ne seront pas une gêne insurmontable. Cependant, cet instinct de survie demeurera aussi longtemps qu’il sera dépendant de son corps. Et il faudra encore des centaines, des milliers de générations, pour qu’il se libère de cette enveloppe charnelle ; comme il s’est libéré auparavant de l’animalité au moment où « Homo » a pris le pas sur « bestial ». Néanmoins, s’il s’en éloigne peu à peu, ses instincts en sont ses ultimes inflexions. Et ni les Religions, ni les Traditions, ni les Idéologies de tous poils ne pourront l’en détourner ; ni de gré, ni de force.

C’est pour cette raison qu’elles mènent une lutte sans victoire envisageable sur ce qui est inhérent à l’Homme. Elles se battent contre cet instinct de survie qui lui a permis depuis toujours de surmonter les obstacles qui se dressaient devant lui. Elles essayent de contrecarrer son humanité, alors que c’est son humanité qui l’a mené jusque là où il est aujourd’hui. C’est une bataille qui ne peut être gagnée. Toutes les religions, passées ou actuelles, ont tenté de faire primer le spirituel sur le charnel. Elles ont toutes échoué. D’ailleurs, quand on y réfléchit un peu, si cela était possible, il est évident qu’elles auraient réussi depuis des siècles, et mème des millénaires. Si l’Homme était apte à cette étape de son évolution, il n’aurait pas attendu les injonctions de la Religion pour que sa nature profonde chemine vers un degré « supérieur » de son évolution. Si la Religion existe justement, c’est parce qu’il n’est pas encore capable de se détacher entièrement de l’animalité d’où il est sorti. C’est parce que les questions existentielles sur la vie et la mort, sur l’au-delà, sur sa place dans l’Univers, sur son devenir, sur le but de son existence, n’ont pas encore trouvé de réponse. Et que ce n’est que par ce moyen qu’il essaye maladroitement de leur donner un sens.

Malgré tout, malgré les aléas parfois teintés de « bons sentiments », parfois teintés de « mauvais sentiments » – faute de les désigner par des termes plus adéquats -, il est à noter que l’Homme est viscéralement en besoin de matérialité. Les Religions, elles, sont entièrement tournées vers la spiritualité. Et elles enjoignent l’Homme de la suivre dans cette voie. Pour elles, c’est une obligation. Celui qui est sans religion, ou qui n’a pas la même conception de la religiosité que les dogmes établis depuis des siècles, se situe en dehors de leur vision de l’Humanité. Parce qu’elles sont incapables de tenir compte de ce que j’ai décrit tout le long de ce texte. Si elles prenaient en considération les observations que j’ai soulignées, elles seraient obligées de se remettre en question. Elles seraient contraintes de revoir leurs positions sur ce qu’elles prônent.

Or, il est impensable, il est hérétique, d’imaginer qu’elles puissent se remettre en cause. Par définition, les Religions sont l’expression de la volonté divine. Leurs textes sacrés en sont les réceptacles. Et, pour elles, nul n’est autorisé à douter de la Parole de Dieu. Le faire est faire s’écrouler des siècles de croyances, de dogmes, de traditions, de certitudes ; et de conviction que le pouvoir divin est supérieur au pouvoir humain. Ce qu’elles oublient pourtant – et c’est cependant essentiel, y compris quand on se penche sérieusement sur leurs théologies -, c’est que l’Homme n’est pas destiné à devenir un être déifié. Il n’est que le serviteur de la déité. Il obéit à ses préceptes et à ses lois afin d’obéir à Dieu, non pas afin de l’égaler. Il est humble et inféodé à Dieu. Il n’a pas à le contester ou à réfléchir sur ses Enseignements.

Dans ces conditions, les Religions ne sont en fait qu’un instrument de pouvoir humain ; pas divin !!! Leurs textes ont été rédigés par des hommes, pour évangéliser des hommes, grâce à des paroles facilement interprétables par les hommes. Dès lors, même honorables et respectables, leurs préceptes sont seulement là pour combler un manque, une « inconnaissance » de ce que l’intellect humain est incapable d’appréhender. Puisque s’il était susceptible de l’appréhender, il n’aurait pas besoin de la Religion. S’il avait accès à ce « Mystère » inhérent à Dieu, s’il pouvait répondre aux grandes questions que son esprit se pose depuis des dizaines de milliers d’années sous une forme ou sous une autre, il serait l’égal de Dieu. Et s’il était l’égal de Dieu, cela voudrait dire qu’il serait apte à franchir un pas supplémentaire sur la route de l’Évolution. Et qu’il se séparerait un peu plus de cette animalité, de ces instincts dont il est le détenteur. Et dont, je le rappelle, la Religion souhaite le délivrer.

Quand on y pense, c’est un paradoxe inconciliable : la Religion cherche à délivrer l’Homme de son Humanité pour le rapprocher de Dieu. Mais elle n’aura plus aucune fonction, elle ne sera le contenant de plus aucun de ses besoins spirituels, si elle parvient à l’en libérer. Ce qui la condamnera à s’éteindre. Ce qui prouve bien que l’Homme, non seulement, en est l’inventeur, mais que ses attributs humains lui sont nécessaires pour la matérialiser. Sans ses attributs humains, il n’aurait pas ce désir irrépressible de perpétuer son espèce afin d’évoluer vers ce « plus qu’humain ». Ce plus qu’humain détaché de ces contraintes matérielles dont il est si dépendant pour survivre.

Pour terminer, j’aimerai dire ceci : au début de ce texte, j’expliquais que 99 % des hommes et des femmes de ce monde se contentent de la matérialité symbolisée par le terme « métro-boulot-dodo ». Ils sont la composantes essentielle de ce que je viens de relater. Ce sont eux qui sont l’outil qui a amené notre espèce là où elle se trouve aujourd’hui. Ce sont eux qui, demain, dans cent-mille ans, un million d’années, davantage – toujours si nous sommes la race dominante de cette planète à ce moment-là ; ce qui est loin d’être sûr -, qui enfanteront ces « plus qu’humains » aux corps modulables, cybernétiques, bio-technologiques, etc. Les 1 % qui ne correspondent pas d’une manière à cette norme, sont les hommes de science, les intellectuels, les chercheurs, les sages, qui ont choisi une autre voie. Ce sont des personnes qui ont consacré – ou qui consacrent – leur existence à tenter de dépasser les limites de leur intellect, de leur raison, de leur imagination. Elles se nomment Aristote, Copernic, Christophe Colomb, Darwin, Einstein, Steve Jobs, Gutenberg, De Vinci, Galilée, Hawking, Luther King, Mandela, etc. Chacune d’elles, à leur façon, mettent une petite pierre à l’édifice dont est assemblée l’Humanité depuis la Nuit des Temps.

Je sais que certains ou certaines vont s’insurger concernant ce que j’ai écris dans ce texte ; notamment à propos de la Religion. Je suis sûr que, parmi les grands hommes que je viens de citer, ils y auraient vu en première place Jésus ou Mahomet, par exemple. Je ne suis ni croyant ni religieux. Je connais la Religion pour l’avoir amplement étudiée durant des années ; ses textes sacrées, ses origines, ses différents courants, ses innombrables théologies. C’est d’ailleurs parce que je l’ai explorée jusque dans ses fondements que je ne suis pas Croyant. J’ai en effet découvert des aspects de celle-ci qu’elle préfère cacher au fidèle afin de ne pas ébranler sa foi. Cependant, je n’ai rien contre celui qui croit. Qui croit en quelque chose qui pousse l’Homme à se dépasser. Qui pousse l’Homme à repousser ses limites. Qui renverse les barrières qui lui sont imposées. Qui use de son imagination pour inventer de nouvelles voies à observer et à ausculter. Qui défie l’impossible ou ce qui paraît établi « ad vitam æternam ». Qui hurle « non » à la face de ceux et celles qui désirent le soumettre à leur vision de l’univers.

Je ne pense pas appartenir à ces 1 %. Je suis l’homme que je suis, ni plus ni moins. Avec ce que j’ai ou ce que je suis au fond de mon cœur et de mon âme. Je suis insignifiant, et quand j’y songe, je préfère le demeurer. Car ce sont de grandes responsabilités qui pèsent sur les épaules de ceux et celles qui font avancer l’Humanité sur le chemin qui la séparera un jour définitivement de l’animal. Moi, je ne suis qu’un homme parmi d’autres. Mes ambitions sont modestes. J’aimerai ressembler à tous ces individus qui ont une existence « normale » ; cette existence quotidienne faite de « métro-boulot-dodo » que j’ai évoquée à plusieurs reprises dans ce texte. Ma vie est semée d’embûches, de blessures, d’épreuves, de peurs, de choix, d’incertitudes. Je suis quelqu’un qui réfléchit, qui raisonne, qui écrit – beaucoup, beaucoup trop à ce que j’entends parfois. Je suis isolé, solitaire, perdu de temps en temps, triste et malheureux comme vous le constatez dans un certain nombre de mes textes.

Toutefois, j’essaye juste d’apporter ma maigre contribution, par mes moyens limités, par mes mots maladroits, à la réflexion générale. En la partageant ici, je ne cherche nullement à briller ou à me hausser au-dessus des autres.

Ceux et celles qui me fustigent parce que mes concepts vis-à-vis de la Religion ne rejoignent pas les leurs, auront beau m’incendier, je ne crois qu’en l’Humanité. Ils auront beau essayer de me convaincre de mon erreur, que je dois absolument rejoindre leurs rangs, mes investigations sur ce qu’est véritablement la Religion m’a « ouvert les yeux ». Je ne leur nie pas le droit de « croire en Dieu, Jéhovah, Allah ». Qu’ils me laissent « croire en l’Humain ».

Chacun est libre de ses opinions et de ses convictions ; en tout cas en France. Et si un jour, cette liberté était en danger, je serai le premier à la défendre jusqu’à la dernière goutte de mon sang contre les personnes qui désireraient la pourfendre. En tout état de cause, mon but est uniquement de montrer que l’on peut être un anonyme parmi des milliards d’anonymes, que l’on peut ne pas appartenir à ces 1 %, mais que son vœu est de progresser sur le chemin de la Sagesse, de la Connaissance, et de la Raison. Et pas forcément par les sentiers classiques et habituels que choisissent la majorité des « intellectuels ». Car, si je ne prétends pas être un de ces Géants, je ne me vois pas moins comme un intellectuel.

Là est peut-être ma spécificité. C’est un poids que je traîne depuis que je suis adolescent. Il m’a condamné à bien des rejets, bien des moqueries, bien des solitudes, bien des souffrances. Il m’a aussi ouvert les portes de la Bibliothèque Nationale de France et de ses millions de livres. J’en ai dévoré une infime parcelle. J’aurai tant aimé être en capacité, à cette époque, d’en dévorer mille fois plus. Mais ce que j’y ai acquis est un trésor que je n’échangerai pour rien au monde. Et c’est ce qui m’a fait naître une seconde fois. De fait, c’est pour cette raison que je me détermine comme étant « intellectuel ». C’est aussi pour cela que je fais souvent parler davantage ma raison, mes réflexions intérieures, que mes instincts. Et que, même si je rêve de pouvoir partager de visu, par des rencontres, les richesses de ma conscience avec les gens qui me lisent, je sais pertinemment que c’est impossible. Car eux, appartiennent à cette « Humanité de la quotidienneté », et pas moi ; même si je ne fais pas non plus parti de ces 1 % qui sont en capacité de lui insuffler cet élan la poussant vers d’autres sphères. Je suis juste moi, tout simplement…

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