*GUERNICA…
Guernica ou es-tu ?
L’enfant court…
Court après l’oiseau
Avec son beau sourire
Son beau sourire d’enfant.
L’oiseau s’envole…
Il ne comprend pas.
L’oiseau pourtant
Était son ami…
Tristement son regard,
Le regarde s’élever…
Vers le ciel épuré.
Sa mère non loin veille,
Les lèvres habillées
D’un Sourire douceur.
L’enfant suit l’oiseau
Longuement…
Avec son petit doigt
Du bout des yeux …
Du bout des yeux
Il le caresse…
Et puis Soudain…
L’oiseau disparaît
Englouti, absorbé
Par l’ombre géante
*D’une légion de condors.
L’ombre funeste de la mort
A démoli en un instant,
Le noble rêve d’une mère.
Voir son cher petit grandir
Et déposer tendrement
Un baiser sur le front.
Plus de soleil, plus rien…
Guernica où es-tu… ?
Ou es-tu… ?
L’oiseau revient…
Mais plus rien, non plus rien…
Rien qu’un trou énorme
À la place d’un cœur chaud.
Paolo, Paolo a donde estas ?
Douleurs, larmes de sang
*Dios mio ! a donde estas
Mis hijos…
Le petit corps fut balayé
Par le souffle meurtrier.
Douleurs, larmes de sang.
Souffle chaud du printemps
Pour qui souffleras-tu ?
Amèneras-tu l’espoir
Dans cet enfer humain ?
Ton nom, ton innocence,
Ton histoire, ton amour
Brûlés, assassinés, dispersés
Dans la poussière du temps.
Guernica, Paolo…
Ou êtes-vous ?
Elle était toute lumière
Cueillant dans les blés mûrs,
Les coquelicots rouge sang
Qui tombèrent de sa main
À ce funeste instant.
Guernica, Guernica
Ou es-tu ?
L’enfant lâcha sa main
Et couru après l’oiseau…
Le visage tout sourire
Il l’appela l’oiseau.
Colombe !
Ne pars pas colombe…
Elle avait lâché sa main.
*Dios mio ! qué hace tu ?
Elle tomba à genoux
Devant ce trou énorme
Et des larmes d’amour,
D’impuissance, de regrets
Vinrent rouler sur ses joues,
Pour finir par périr
Au fond de ce trou noir …
Dios ! pourquoi lui
Pourquoi ?
Elle n’a plus de paupières
Pour cacher ses grands yeux.
L’innocent est en terre
Ils ont brûlé la vie.
Déchirée de chagrin,
Dans un ultime effort
Elle essaie de monter,
Ses deux mains
À son visage brûlé,
Pour cacher à jamais,
Cette terrible vision
De violence, et de haine…
Elle tente à bout de force
Un appel sans retour.
Paolo !…Mi vida…
Puis… Plus rien…Non plus rien…
Guernica…, Guernica
Ou es-tu ?
Plus rien…
La blanche colombe
A aussi succombée…
Mais pas l’espoir
De l’épi de blé…
Yvon Le 01/06/07
*Le lundi 26 avril 1937, pendant un jour de marché, la petite ville basque de Guernica est bombardée par des avions allemands et italiens.
C’est la première fois dans l’Histoire moderne qu’une population
Urbaine est sciemment massacrée. Ce massacre a été voulu
par Hitler, allié du général Franco dans la guerre civile espagnole, pour terroriser la population civile
Larané André
* Mon Dieu où est mon fils ?
* Mon dieu qu’ai-je fait ?
*( Légion de condors) – nom donné à une escadrille de bombardiers…
Poème réaliste, et émouvant. Puisse t’il s’incruster dans la mémoire des hommes.
Dommage que Picasso n’a pas eu la chance de lire ce poème…