Être sans toit – Aldrick Le Mat

Être sans toit – Aldrick Le Mat

 

Par les cieux qui enterrent les corps

Les lentes et lointaines lueurs stellaires

N’ont plus un grain d’espoir en leurs lumières,

Aux yeux haletants d’un pauvre dehors.

 

De cette carcasse givrée et roide,

Les dents, seules, éclatent et claquent aux nuées

Et la Lune étalant sa clarté froide,

Soustrait toute la chaleur des buées 

 

Dans la nuit mortuaire l’homme se tait

Au matelas cartonné de circonstance.

Quand les gens le regardent, sans l’aider 

Le trottoir n’est que moderne potence.

 

Il n’a demandé le ciel, seul un toit

Et ses mains suffocantes et essoufflées

Ont été saisies par un vent si froid

Que leur peau en entier s’est décollée. 

 

Or nul ne voit ce grelot violacée

Qui se crève en spasmes permanents,

Et nul songe, nul amour, nulle pensée

Ne peut panser son malheur immanent

 

Car il ne sait pas s’il pleure ou s’il pleut

Il s’endort près d’un égout dégoûté.

Encore tremblant, son corps un peu plus bleu

S’engloutit dans un dégoût égoutté 

 

C’est bordé aux draps froissés d’un journal

Qu’il se glace et s’éteint en ne laissant

Rien qu’un chaleureux sourire naissant :

À l’idée d’avoir une mort égale.

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Aldrick M

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Aldrick, jeune homme de 21 ans. Passionné des Lettres et de Poésie. Parce qu'écrire ce qu'on vit c'est le vivre deux fois.
"Les mots il suffit qu'on les aime pour écrire un poème" R.Queneau

9 réflexions au sujet de “Être sans toit – Aldrick Le Mat”

  1. Émouvant, tragique et dramatique.
    Indifférence qui me laisse pas indifférent…

    Beau texte profond.

    “Car il ne sait pas s’il pleure ou s’il pleut
    Il s’endort près d’un égout dégoûté.
    Encore tremblant, son corps un peu plus bleu
    S’engloutit dans un dégoût égoutté”

    Merci, Aldrick.

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