ENFER
Masques de nos ombres
Que côtoie l’effet de miroir de nos faces cachées
Et nos chemins partis de nos décombres
Traversent les champs de nos défaites passées
Nos esprits troubles évoluent dans le néant
Du narcissisme et de l’indifférence
Et nos émotions comparables à un trou béant
Ont brulé nos désirs sur l’autel de l’impudence
Notre générosité ne prend pas plus de place que nos tombes
Renfermés que nous sommes dans le microcosme de nos vanités
Et nous avançons avec la certitude d’atteindre sans encombre
Les buts que la génération de nos ainés a raté
Nous nous servons de l’informatique pour développer notre intelligence
Laissant ainsi à une minorité le pouvoir de nous manipuler
Et l’esprit abruti et dévasté par ce non sens
Nous évoluons dans un monde hors de la réalité
Chacun de nous est devenu une forteresse
Qu’il défend en se confiant à un monde virtuel
Occultant ainsi la misère et la détresse
D’une réalité anodine et cruelle
Et nous vivotons avec la joie du lendemain
Comme si cela suffisait pour effacer nos nuits noires
Ou effrayer nos fantômes et leurs hommes de main
Indifférents à nos sorts et déboires
L’élégance et la vulgarité fraternisent
L’intelligence et la bêtise cohabitent
Les démarches s’uniformisent
Là ou la messe de l’individualisme est dite
Je devine parfois ma bonne étoile
Dans la somnolence d’un matin de labeur
C’est comme une brise chaude dans le gel d’un hiver pale
Qui vient vous réchauffer en vous promettant des jours meilleurs
Tout d’un coup j’espère
Et l’ombre s’efface devant la lumière
Une force invisible traverse mes entrailles
Et je suis prêt à affronter ce quotidien qui me raille
Et je vois le jour se lever
Comme un cadeau du ciel et des dieux
Et le mal obscure est vaincu et défait
Avec un soleil qui éclaire peu à peu le moindre lieu
© Hissame Halaoui – 26/12/2017