Douceur des étés – André Nolat

Douceur des étés

 

« Au printemps lumineux succéda un été assez doux. »    Pierre  BENOIT

 

 Les jours et les nuits charriaient toujours du bleu

Des bleu-mauve ardents, des bleus onctueux.

La chevelure des taillis se courbait avec docilité

Complice des premiers émois.

Malhabile, intimidé,

Je m’initiais aux mystères de la rose nacrée…

❀❀

Pourquoi ne disparaît-on pas, dites-moi,

dans la douceur des étés,

avant que d’en savoir davantage ?  

❀❀

Ensuite, il y eut Nini, plus qu’aucune autre aimée

Lisse, brune comme Isis.

Quand j’étreignais le velours de sa peau,

Je croyais tenir le monde.

Je ne connais pas très bien l’odeur du  magnolia,

Mais je sais qu’elle sentait le magnolia.

Le jour où elle est partie, elle a emporté la moitié du soleil.

❀❀

  Pourquoi ne disparaît-on pas, dites-moi,

dans la douceur des étés,

avant que d’en savoir davantage ? 

❀❀

  Alors, j’ai brûlé mes jours et mes nuits aux feux artificiels.

La flamme retombée a laissé sur moi cette cendre toxique

Qui se change en boue noire, qui vous jette au malheur.

J’arrive au rivage de l’hiver.

Y accosterai-je sans mon cœur

Comme un chasse-marée dont la voilure abdique ?

❀❀

  Pourquoi ne disparaît-on pas, dites-moi,

dans la douceur des étés,

avant que d’en savoir davantage ?   

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Guy André Talon

André Nolat (43)

J'ai publié, chez de petits éditeurs sérieux et en autoédition avec souscription, sous le pseudonyme d'André Nolat (que je tiens à conserver), des plaquettes, des nouvelles, des chroniques, des essais. Je ne m'en prévaux guère.
Par ailleurs, je vis seul depuis le décès de ma compagne, et j'aime lire, écrire, voir des films, des débats télévisés, etc.
Quant à ma vie passée, plus agitée, elle a fait l'objet de divers récits liés à des lieux où j'ai vécu - presque tous détruits ou métamorphosés... C'est pourquoi à partir d'un certain moment de son parcours, je crois qu'on peut dire, citant Céline, " qu'on est plus qu'un vieux réverbère à souvenirs au coin d'une rue où il ne passe déjà presque plus personne."

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Lucienne Maville-Anku
Membre
10 janvier 2022 6 h 42 min

“Le jour où elle est partie, elle a emporté la moitié du soleil”
Des images fortes employées… me rappellent un peu la mélancolie du petit prince dans le bel ouvrage philosophique et poétique (“Le petit prince”), par Antoine de Saint-Exupéry. (Chapitre 9 entre autre)
Votre texte beau, attendrissant, touchant…
Une certaine douceur s’y dégage, au cœur même du questionnement et de regrets paradoxalement.
Une odeur suave de la fleur de “magnolia” bien symbolique de force, d’amour, de joie …etc.
🪶Merci pour ce partage. Lucienne 🌈

Pierre CLERMONT
Membre
9 janvier 2022 19 h 17 min

Il est des instants, das la vie, où on souhaiterait être parti plus tôt. J’ai connu cela il y a peu, alors….Bon courage !

Martyne Dubau
Membre
8 janvier 2022 21 h 29 min

Des vers trés mélancoliques dont le refrain accentue encore le sentiment de regret qu’il dégage
on devrait mourir quand on est heureux , c”est ce que chantait Jacqueline Dulac il y a …
https://youtu.be/gzWf6bAy1aw