Petite fable affable
« Quand la nuit éteint le jour, étreint nos vies,
Lourdes mégères, harpies et gorgones fades,
Le cœur crasseux et l’âme souillée à l’envie,
Se font toutes sylphides, nymphes et ménades.
En quête de quelque cœur dévoré d’amour
Mais pas encore rassasié, ces perfides
Sauront fort bien le berner d’un toujours.
Qui peut résister à de telles Danaïdes ?!
Mais pour lutiner ces satins et ces brocarts
Tout en chatoiements et en froissements, on donne
Tout ce que l’on a que l’on soit un vrai tricard
Ou un simple trimard et on perd car maldonne
Est, avec ces peaux d’opales, au rendez-vous
Souvent. Si vous êtes une de ces ruineuses
Filles de Cybèle, ma Belle, voyez-vous,
Nos relations seront des plus épineuses ! »
Ainsi parlait un vieux beau à un tendron
Et qui, tribulations amoureuses obligent,
L’émoustillait prou et dans le petit chaudron
Des sens mijotait fort, se sentant homme lige
Mais ne se voulant pas être dupe ni dindon
De la farce des fards. Hélas, la si mignonne
Avec qui il veut bien s’avouer vaincu
Ne comprend mie, donc il fait : « Bref, tu me couillonnes
Et mon pied saura toujours trouver ton c… ! »
Christian Satgé – décembre 2018
J’ai adoré ce texte,” quand la nuit éteint le jour”, l’obscurité enveloppe parfois le mensonge de l’amour.
Mais c’est un si beau mensonge que quelques ombres ne lui nuisent pas toujours, elles peuvent même l’habiller au mieux. Au plaisir de vous lire…
j’ai fait une petite pause, bonne nuit Christian.
Il faut avoir un peu de rancune, ça maintient les traditions vivaces ! Je beaucoup aimé, on est vraiment dans une balade tranquille coeur dessus coeur dessous. Merci.
Merci Serge, j’ai essayé de créer contraste entre les dires premiers et le sens final “explicité”. Au plaisir de vous lire…