Dans une rue discrète du vieux Monestier
Tout est douceur aux pas du muletier.
Oh ! Belle endormie qui rêve au vent léger
Tu méprises tantôt, un vénérable étranger !
Le fleuve a depuis longtemps perdu la trace
D’une silhouette émouvante toute de grâce.
J’ai quitté l’enfer déprimant de la ville polluée
Où meurent des amants qu’on dit ensorcelés !
Il y avait un musicien qui jouait, solitaire,
Près d’une tribu libre comme un phalanstère
Je passais, passant vêtu d’une tunique légitime
Pareil au poète, je cherchais la clé de l’énigme.
Un village, protégé comme l’oiseau dans le nid,
Recroquevillé par les ans, le village a surgi
– théâtre fabriqué de ronces et de lierre-
Ici naît l’alchimie de l’art et de la pierre.
Le muletier s’est désaltéré à la fontaine
a-t-il entendu le chant muet des phalènes ?
« Que la paix vienne en moi, ce soir défait,
J’ai vu tant de cadavres au visage parfait. »
Des barbares ont envahi la ruelle jadis cossue
Comme un symbole, celui de la richesse déchue !
Les flammes n’ont pas aboli la peur du confident,
Elles étaient du mystère, le diable possédant !