Feuille
ressource des trésors de ma lâche nudité
sous l’aile meurtrie du soleil
déchaîne ton cœur sec comme un désert
le vent ici grince son angoisse
les hiboux sur les toits assis dans l’obscurité
crient leur fureur des nuits sans proie
rallumant la peur des années de l’enfance
les loups jadis engraissés par des agneaux dociles
se plaignent du beau chant des réveils de lumière
Ô feuille
ressource des trésors de ma lâche nudité
clairon sonnant le tocsin
des lucioles gérant le chant des longes
je te vois derrière l’œil de la mer
Ô princesse accoutumée au regard de l’arc-en-ciel
porter le flambeau des matins jaillis des étoiles
brandissant la livrée des allégresses prochaines
loin des pleurs et des cris des fils du soleil
loin des loups que les agneaux engraissent
loin de nos silences qu’on couronne
guéris par l’enchantement des nouveautés de la parole
© Ngaoundéré 27 décembre 2013
Merci Michel pour ce beau poème “naturaliste”? Je m’étonne de ce refrain citant ta “lâche nudité”. Nu comme une feuille n’a rien de lâche pour moi. Quoique nu comme un vers, je ne sais comment je le ressentirais… :-)
Après la chasse aux sorcières renait la livrée des allégresses prochaines loin des pleurs ! Merci du partage ! Bonne journée à toi Michel! amicalement Colette