Constamment déconfinées – Lucienne Maville-Anku

Elles attendent aux fenêtres
Et aux portes
Elles attendent pour entrer
Elles nous savent confinés
Elles sont là à l’affût
Dehors elles se promènent
En attendant patientes et confiantes
Constamment en déconfinement
En déconfinement constant
Elles vont et elles viennent
Volent et voltigent dans les airs
Pillulent et polluent l’atmosphère
Plongent et trempent dans les eaux nos rivières
Et elles postent là et regardent
Et attendent sereines
que s’ouvrent ou s’entre-s’ouvre une porte
Ou que baille ou s’entre-baille une fenêtre
À l’affût des odeurs fortes
Et en voilà une qui s’infiltre
C’était prémédité c’était réfléchi
À ma fille je l’avais dit
Si tu ouvres trop grand mes fenêtres
Une mouche voudra venir
Eh ben fais quelque chose
Elle m’a dit ma fille
Il faut faire quelque chose
Je sais lui ai-je répondu
Je sais on est en confinement
Puis aussitôt sortie
Sans gêne aucune
Envahit bruyante cette espèce
Une de ces mouches que je hais
Avec leur bruit
Je hais le bruit des mouches ‘
Elles font battre et vibrer leurs ailes en l’air
Et leurs sons aigus toujours
Tapent sur le tambour de mes nerfs
Deux cents, trois cents coups la seconde
Battent et vibrent leurs ailes
Mais pas un brin n’égalent les moustiques
Mille battements par seconde et ça pique

Poésie merci Il n’y en a pas ici !
Pour me piquer et m’infecter
Je fais des allergies

Quant à cette mouche
Pas question de voler et de tourner en rond en chaleur dans ma chambre.
Dehors ! Silencieuse, je m’écrie
Je ne suis pas une mouche !
De suite je me lève
Et saute hors de mon lit
Et de ce lieu de mon lieu
De ma chambre où souvent
Je me soustrais et me confine
Pour écrire avec la Poésie
Je l’expulse cette mouche
Qui dans les airs disparaît
La fenêtre je laisse ouverte
Et je reste aux aguets
Je veille
Mais je me suis pas une mouche
Je me dis

©Lucienne Maville-Anku, 27/05/20, 14:00

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Lucienne Maville-Anku

Lucienne Maville-Anku (739)

"C'est en écrivant que j'apprends à écrire."
Je suis originaire de la Martinique, une des charmantes petites iles de la Caraïbe, et vis au Royaume-Uni.
J'écris depuis de nombreuses années, et ce sont les autres, dans un premier temps, qui par leurs nombreux encouragements et appréciations a la lecture de mes textes m'ont aidée à prendre conscience que j'avais des talents à valoriser.
Ce désir d'écrire et de mieux écrire qui niche en moi depuis l'âge de 15 ans n'a jamais cessé d'aller croissant. Aussi, j’expérimente que c'est le fer qui aiguise le fer, et que plus j'écris, plus je désire écrire, et apprends de la sorte à écrire en autodidacte, par le soupir, par le désir, comme un feu qui s'attise.
La Poésie elle-même m'enseigne, j'apprends d'elle et découvre plus de sa beauté et sa diversité en lisant et en appréciant ce que d'autres écrivent et expriment, notamment sur cette plateforme, terrain de partage et d'expérimentations où foisonnent tant de talents qui m'émerveillent. C'est une vraie galerie d'arts uniques.
J'écris et développe cet art d'écrire en cultivant ma relation avec la Poésie, 'bon pédagogue’ qui m'instruit et m'éduque, et l'écriture elle-même qui comporte aussi des vertus thérapeutiques contribue à mon développement personnel. Cependant, j'ai souvent désiré participer à des programmes de formation pour parfaire mes talents et la stylistique.
J'ai compilé déjà plusieurs recueils de textes poétiques que je souhaite "dé-confiner" pour les mettre à profit, partant du principe que ce que l'on partage, on le gagne, et ce que l'on garde, l'épargnant à l'excès, on le perd.

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Invité
12 juin 2020 11 h 13 min

Hé ben oui le confinement nous appred beaucoup de choses, beau et touchant partage merci.

Invité
12 juin 2020 11 h 01 min

Hé ben oui le confinement nous apprend beaucoup de choses, beau et touchant partage merci.

Brahim Boumedien
Membre
11 juin 2020 23 h 17 min

Merci,Lucienne, pour ce partage, caractéristique de cette période maléfique. Il est vrai que c’est enrageant ! Mais l’immense fabuliste n’ a-t-il pas dit :” Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage” ? Aussi, ne nous reste-t-il qu’à patienter en attendant des jours meilleurs.

Amicalement. !