Poète – Marcel Charlebois

Humble personnage de bohème Triste paradis dépourvu d’Éden Confident des âmes en charpie Pour toi la mort n’est qu’hérésie. Sur tes épaules que trop sereines L’amertume se joint à l’anxiété. Fidèle compagnon de la plume Tes pensées se rationalisent et s’embrument. Tu bâtis ton propre harem Sur quelques dalles décimées. Embourbé par la censure Le … Lire plus

La systémique culpabilité, par Daniel Marcu – Gabrielle Sava

Les systèmes atrophient la logique et les sentiments en les enterrant dans la fosse commune des règles d’asbeste, les systèmes décomposent l’être en nombres pairs et impairs en dévoilant leurs faiblesses, les systèmes attaquent les organismes vivants les transformant en épaves méconnaissables, les systèmes paralysent la volonté, l’idéal, le rêve, les immergeant dans un océan … Lire plus

Post-Mortem, poème de Ion Pillat – Gabrielle Sava

Le monde aujourd’hui m’a abandonné, comme l’habit Oublié suspendu à la patère, Et seul m’est dévoilé le mystère Dont parler à personne je ne puis. Je laisse le bourdon, la poussière et les sandales : Même une ombre je ne suis plus guère. D’une autre contrée je vois au loin le pétale De cette lumière … Lire plus

La fresque d’Urbino (Pictor Ignotus : une fresque) de Ion Pillat – Gabrielle Sava

« Elle possède un charme étrange, pénétrant et mystérieux, Que la vie elle-même ne peut ressusciter. Mais celui qui fut devant la fresque quinaud Comment trouverait-il encore quelque femme belle, Ou donnerait-il ensorcelé son coeur qui ensorcelle. Reviens, étranger, si tu as été là-bas à Urbino ! » Du livre de Vasari les paroles de … Lire plus

Automne à Miorcani, par Ion Pillat – Gabrielle Sava

Sur les collines, sur cette eau, de partout choit La lumière couverte de voiles de soie. Reviennent les chariots de rêves et d’épis… Sur les cieux apaisés et dans l’âme ont décrit L’envie d’ailleurs les vols saillants des grues cendrées. Nostalgiques voyagent les moulins ailés Qui écrasent dans la douleur le blé nouveau. Mes pas … Lire plus

Midi, par Valentin Irimia – Gabrielle Sava

J’écoute la canicule descendre en murmurant Des quenouilles de pénombres s’entretissent Les secondes fertiles en s’assoupissant Couvent une signification énigmatique. Tout ce qu’il se conviait à faire l’oubliant Le soleil s’est engourdi au crochet suspendu. S’entremêlent, leurs habits de froid, en ôtant Des dimanches éclaboussés par le givre dru. Tombent de blonds prétendants suintant du … Lire plus

Consensus, par Gabriel Dinu – Gabrielle Sava

Tu es parvenu aux mêmes conclusions que moi. La mort t’a été extrêmement proche pendant la vie. Telle une chemise de ta propre peau. Parfois sa présence était si perceptible, que tu rajoutais un couvert en plus à toutes vos tables du silence. Elle ne touchait jamais la nourriture. Elle laissait tomber la faux de ses … Lire plus

Fenêtres sans murs, par Valentin Irimia – Gabrielle Sava

Dans mes rares sommeils, amoureuse que tu es, Une à une les fenêtres sans murs tu refermes, Pour que ne nous boivent pas, les fantastiques absences Qui, à trop attendre, se sont immobilisées. Laisse ouverte une seule de ces fenêtres, De rupestres poèmes je te dis Et je t’apporte en dot de sages après-midis, Tandis … Lire plus

L’étrange peuple des poètes, par George MIHALCEA – Gabrielle Sava

les poètes sont un étrange peuple migrateur se dirigeant vers un continent aux abrasifs silences on leur refuse l’appellation d’espèce protégée ils ne sont lus que lorsqu’il est déjà trop tard pour remédier encore en partie au moins à la marche de travers sur les eaux des dieux assignés au portage de nuages à travers … Lire plus

Ordres, par Indira Spătaru – Gabrielle Sava

Ne piétinez pas les fourmilières, ni les nids des oiseaux ne les cassez pas ! Ne dérangez pas les escargots dans leurs maisonnettes roulottes ayant roulé et si péniblement portées ! Ne brisez pas les fleurs, ni les ailes des insectes, Ne torturez pas les plus petits que vous ! – on nous disait quand … Lire plus

Vive le combat pour la paix !, par Gabriel Dinu – Gabrielle Sava

C’est alors que j’ai souri. – Vive le combat pour la paix ! Autant de troupes aux frontières ou dans le pays que de paix et de tranquillité ! Ne vous inquiétez pas Et les uns et les autres ne sont que des militants flower power. Riez, souriez, mais ne rigolez pas trop. C’est toujours : The winner takes … Lire plus

Hirondelles gelées, par Clelia Ifrim – Gabrielle Sava

Des nuits de la soie reposent sur la corde à linge. C’est l’hiver et les pinces à linge sont gelées ‒ hirondelles en bois et acier. Les nuits de la soie sont un pont de cordes. Le vent a aussi gelé. Personne ne passe. Chaque hirondelle a, dans son goitre, une graine de glaçon. Elles … Lire plus

Les godillots de ma mère, par Clelia Ifrim – Gabrielle Sava

J’ignorais tout des godillots de Van Gogh. Je connaissais les godillots de ma mère. Je savais combien de fois ils avaient été réparés, Je connaissais les semelles usées, le nombre de nœuds qu’avaient les lacets, la pointe d’un clou qui, une fois, était entrée dans mon talon droit. Maman travaillait un jour sur deux, c’est-à-dire … Lire plus

Menus poèmes, de Valentin Dolfi – Gabrielle Sava

Tu étais ma reine quand tu tournais le visage vers le couchant l’horizon s’illuminait et d’incompréhensibles paroles se posaient sagement sur le plancher tu étais mon jouet sexuel mon escarpin ma botte cavalière mon Bosphore et le marxisme léninisme ma lutte des classes la femme de ménage que j’attends et qui ne viendra jamais à … Lire plus

Ils parlaient de moi comme si j’étais mort. (poème d’Emil-Iulian SUDE) – Gabrielle Sava

j’étais plus vivant que jamais. je me sentais bien. je pouvais même toucher ma poitrine. même pas mal. pas mal du tout. de sorte que mon jour c’était tous les jours. juste les bras remplis de fleurs me serraient dans les bras comme mes bons amis. et tout le monde parlait en bien de moi. … Lire plus

Un grand poète, par Valentin Dolfi – Gabrielle Sava

Que fais-tu au juste voyons voir dit Mihaela trois heures de télévision tu t’affaires dans la bibliothèque trois heures tu lis et voilà ton temps qui passe quand tu ne peux plus écrire tu as l’air d’une mite raidie par le froid sur le cadre de la fenêtre et tu n’es même pas un grand … Lire plus

Bal, poème d’Emil Gulian – Gabrielle Sava

Voici dans la nuit avachie briller les lumières du bal. Des landaus poussés en bas de l’escalier par des laquais gantés Et des manteaux de prix sur les épaules fardées Font flotter leur soie, remontant la vague sidérale. Sur des lustres tressés, des senteurs fortes et froides Enveloppent l’air de désirs et tentations. De très … Lire plus

Extrait de Scénarios Urbains de Laura Francisca Pavel – Gabrielle Sava

Il ya des jours fades de vacances quand je m’assoupis sur le béton glissant au bord de la piscine, avant mon réveil, l’eau s’est entièrement écoulée, un cygne en caoutchouc est coincé dans le siphon, il a mes yeux ni la pureté, ni le complexe de diva ne le préoccupent, ne le hantent. Les yeux … Lire plus