Une fraction, une seconde
Il suffit d’un baiser
Même volé à l’arrachée
Pour bouleverser son monde
Timide, à peine touché
Un baiser d’enfant
Qui même en grandissant
Se préserve secrètement
Un moment, une minute
Un baiser attendu
Et nous voilà tout ému
Sentiment à l’état brut
Des lèvres si longtemps mordillées
En imaginant ce baiser
S’égrène le temps
Trop lentement en l’espérant
Temporalité déchiquetée
Un baiser langoureux
Prémices d’un climat fiévreux
Enchevêtrant passion et volupté
S’entremêler, fusionner
Sans baiser
Démultiplication des sens
Conduisant à la puissance
D’un intervalle prééminent
L’un dans l’autre, surplombant
Toute matérialité
Des baisers pour s’abandonner
Paupières fermées
Sublimation des corps
Avec comme seul mot « encore »
Utopie d’un univers intemporel
Pour ceux qui s’aiment
Passion charnelle, presque surnaturelle
Nulle ingérence extérieure
Sans parasite fossoyeur
S’isoler pour un baiser
Témoin d’une éternité partagée
© 2017 – *Nadège Gorek*