Sonnet
Au temps d’un poète tué, les mots ne meurent pas.
C’est dans la fosse commune qu’ils ont jeté ton corps
Comme une bête traquée défie le prochain accord.
J’entends les rires des assassins à la fin du repas!
Il était comme un Dieu! Et si terrible est la folie,
Qu’ils brisent le miroir pour assouvir leur vengeance!
Dans Grenade refleurit l’anathème et la réticence
Voici le jour où doit mourir l’homme à la mélancolie.
Adieu! toi que j’ai connu dans cette ville ouverte
Je me souviens d’un français, il jouait avec la muerte!
Dans le musée assiégé on arrache les toiles de Pablo,
Noir ou blanc l’enfant, le sein a la même chaleur.
On compte les vivants, pour exorciser le malheur,
Tombe la nuit, à Grenade le cheval prend son galop!
©Georges Cambon (sonnet)
Un bel hommage – à Garcia Lorca ? – fort et émouvant comme il s doit. Merci et bravo ?