au temps d’un poète tué! – Georges Cambon

Sonnet

Au temps   d’un poète tué, les mots ne meurent pas.

C’est dans la fosse commune qu’ils ont jeté ton corps

Comme une bête traquée défie  le  prochain accord.

J’entends les rires des assassins à la fin du repas!

Il était comme un Dieu!  Et si terrible est la folie,

Qu’ils brisent le miroir pour assouvir leur vengeance!

Dans Grenade refleurit l’anathème et la réticence

Voici le jour où doit mourir l’homme à la mélancolie.

Adieu! toi que j’ai connu dans cette ville ouverte

Je me souviens d’un français, il jouait avec la muerte!

Dans le musée assiégé on arrache les toiles de Pablo,

Noir ou blanc l’enfant, le sein a la même chaleur.

On compte les vivants,  pour exorciser le malheur,

Tombe la nuit, à Grenade le cheval prend  son galop!

©Georges Cambon (sonnet)

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Christian Satgé
Membre
14 septembre 2018 16 h 55 min

Un bel hommage – à Garcia Lorca ? – fort et émouvant comme il s doit. Merci et bravo ?