Près du port où se croisent d’élégants voiliers,
J’ai traversé les vagues et me suis éloignée
Du rivage doré où jouaient les enfants,
Fuyant la blanche écume emportée par le vent.
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Un antique moulin, là-haut, sur la falaise,
Offrait ses pierres grises aux rayons du couchant,
Et ses grands bras figés, improbable cimaise
Du tableau qu’esquissait le soir, en s’approchant.
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Dans l’azur, un grand doigt avait d’une nuée
Formé comme un paraphe, au-dessus de la baie ;
Tel un drap de métal à la teinte indécise,
L’océan scintillait, caressé par la brise.
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A côté du moulin avec leurs grands yeux verts,
Deux maisons, côte à côte, observaient les baigneurs
D’un regard circonflexe, anxieux ou sévère,
Tandis que descendait l’écrasante chaleur.
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Allongée sur les flots, bercée par le roulis,
Je voyais s’avancer, cascade verdoyante,
La roche disposée comme les larges plis
D’une étoffe froissée par une main tremblante.
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Elle semblait vouloir se jeter dans la mer,
Repousser sans égards le sable et la jetée,
Secouer le fardeau de béton et de fer,
Dont l’homme l’avait si impudemment coiffée.
Bilbao, le 11 août 2018.
©Hélène Brunel
C’est ma première publication , merci d’avance pour vos commentaires !