il pleut depuis de hier avec foudre et tonnerre
comme si le ciel s’était fendu en deux
il est presque minuit et la pluie ne s’arrête pas
quelques passants tardifs, en t-shirts
ils sortent de la nuit à la lumière aveuglés des phares
en tâtonnant le trottoir
puis disparaissent tout aussi vite
mais apparaissent toujours et toujours autres
autres voitures, ambulances , équipages de police avec le gyrophares rouges et bleues,
voitures d’assainissement
corbillards
camions commerciaux
autobus vides
taxis
tous mâchant l’eau sale entre les roues et soulevant des nuages de vapeur
tremblant
tu ne dirais pas que c’est la nuit et pleut
qu’il y a de la vie même après le coucher du soleil
et qu’elle va de l’avant
bien que toutes les lumières sont éteintes aux fenêtres
et les gens dorment ou font d’autres choses sous l’abri des ténèbres
attendant demain
ma journée est finie depuis longtemps
je suis déjà dans le jour ça commence ou tout a commencé
dans un profond abîme de confusion
je ne sais que faire de ce temps qui me presse : à chercher la chemise empoisonnée du Nesus, apportée par ma petite amie, et brûler dans les plus terribles tourments
ou, mieux, à me jeter du dernier étage…
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C’est juste une solution imaginaire, comme la première, celle avec la chemise empoisonnée de Nesus! Oui, l’échec existentiel n’a pas de solution, mais nous, les poètes d’aujourd’hui, pouvons l’aborder avec nos armes! Je vous remercie.
Merci pour la générosité de ce partage aux tristes images. Quant à se jeter du dernier étage, ce n’est pas bien sage : qui dit que ce n’est pas la fin du “dégoûtage” ?