ZEBRO de BADAR – Dominique Schreinemacher

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ZÉBRO de Badar.

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L’histoire a oublié ce drôle de petit zèbre, mais pas ce qu’il a fait, ni le message qu’il porte en lui.
Il y a fort longtemps, alors que les animaux avaient encore le pouvoir de parler aux hommes, une maman zèbre donna naissance à deux magnifiques bébés zèbres.
Le petit dernier bien que fort gentil, n’était pas aimé des siens. Ses rayures mal définies se délavaient au soleil comme à la pluie, il était plus petit que les autres et malgré les coups de sabots de ses congénères, il suivait le troupeau toujours vaillant.
Mais un jour que l’orage fut plus violent que d’habitude, et parce qu’il était le plus jeune, sa maman le sacrifia, il n’y avait pas assez de place sous l’arbre protecteur, chaque fois qu’il s’approchait elle lui frappait le sabot, un peu plus fort . Alors rassemblant tout son courage, Zébro resta sous la pluie battante, les froides gouttes dures et cruelles mélangèrent ses rayures noires à son blanc pelage et … il devint tout gris ! 
Le troupeau le rejeta.
«-Tu n’es pas un zèbre mais un âne, va-t’en ! .
Zébro tenta de les suivre, mais la pluie lui avait ôté toutes ses forces, et il se perdit dans le désert .
Il marcha longtemps, longtemps, longtemps …
Le vent du sud avait asséché les flaques d’eau, et le soleil de midi brûlait toutes les jeunes pousses bonnes à manger. Zébro se contentait de maigres cactus qui lui piquaient la langue et lui raclaient la gorge. Jamais il ne se plaignait, il avançait seul dans son désert.
Un jour il vit un lac il s’approcha pour y boire, mais les animaux le repoussèrent. 
– Toi, l’âne, retourne vers les hommes on ne veut pas de toi ici !
– Mais je ne suis pas un âne, je suis un zèbre, dit-il en relevant fièrement la tête .
Les animaux se mirent à rire et le chassèrent à coup de pierres, fêlant un peu plus son sabot, lui rappelant ainsi qu’il ne devait pas abandonner la lutte.
Zébro reprit sa route, marcha, marcha, marcha…
Puis un soir de pleine lune ( non ce n’était pas la lune c’était une étoile qui brillait de mille feux) Zébro s’écroula dans un bruit sec. Un homme entendit la chute et vint le relever, il lui donna à boire, doucement pour ne pas blesser son museau gercé par le sel du désert, puis il le porta près d’une très belle femme qui lui offrit du pain .
– Comment t’appelles-tu petit âne ? demanda l’homme.
– Je ne suis pas un âne mais un zèbre et je m’appelle Zébro !
– Bienvenue à toi petit zèbre, lui dit la femme d’une voix douce, veux-tu faire un peu de chemin avec nous ?
– Vous, vous, vous… croyez ? bredouilla le petit zèbre. 
– Oui, si tu dis que tu es un zèbre, tu es un zèbre, nous sommes ce que nous voulons être, pas ce que les autres désirent pour nous.»
Alors Zébro accompagna le drôle de couple, portant la femme qui attendait un enfant, réchauffant de son corps ses protecteurs et souriant aux bienfaits qu’ils lui offraient, de l’eau, du pain une famille…
Ils arrivèrent près d’une ville, il n’y avait plus de place pour se loger. Au milieu de la nuit ils finirent par trouver une pauvre étable et c’est entre les pattes de Zébro que la maman déposa son bébé qui venait de naître, pour que lui l’âne-zèbre, le protège du froid. En effet l’âne, qu’il était devenu, était robuste et fort. Lui qui, un peu plus tard, portera toute la famille pour la mettre hors d’atteinte des hommes, car le zèbre qu’il était, courait plus vite que les chevaux.
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«Vous ne me croyez pas, pourtant tous les noëls on vous raconte l’histoire de ce petit garçon, né dans une étable, tout près de Zébro . Vous ne voyez pas ? Ah oui ! j’ai oublié le petit garçon s’appelait Jésus…».
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1 Commentaire
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Invité
3 décembre 2016 16 h 47 min

Merci mon ami Dominique pour cette belle et touchante histoire, j’ai apprécié ma lecture bonne continuation.