Vingt neuf février – Véronique Monsigny

VINGT NEUF FÉVRIER – Véronique Monsigny

 

L’enfant les yeux au ciel appela de ses vœux

Un ou deux jours d’été au milieu de l’hiver

Et février se vit, pour plaire à ce morveux

Amputé sans procès de deux journées entières

 

Il fit appel bien sûr à un jugement de cour

Certains ont trente jours et même trente et un

Vous m’avez pris des heures mes jours sont déjà courts

Pourquoi réduire  ma vie comme peau de chagrin !

 

L’enfant eut beau plaider en faveur de l’été

Ces mois plein de soleil où l’on joue dans le vent

Le juge pour rétablir un peu plus d’équité

Redonna au plaidant un jour tous les quatre ans

 

Jugement de Salomon surprenant il est vrai

Qui donne à Février un visage mouvant

Un flou où dame nature murit dans le secret

De donner fleurs et fruits pour consoler l’enfant

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Véronique Monsigny

Véronique Monsigny (204)

J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de 60 ans. Ce n'est pas moi qui les ai cherchés, ils se sont imposés à moi comme une bouffée d'air pur au moment de la retraite. Enfin laisser parler les mots qui dorment en moi !
J'ai lu Victor Hugo et Lamartine à l'adolescence, puis Aragon et Baudelaire un peu plus tard. Brassens a bercé mon enfance. Ils m'ont appris à rimer en alexandrins.
Le virus était en moi. Il y a sommeillé le temps de travailler, d'élever mes enfants, de taire mes maux pour mieux m'occuper de ceux des autres.
Et voilà le flot de mes rimes sur lesquels je navigue aujourd'hui, au gré des jours bons ou moins bons. Ils me bercent, ils m'apaisent... je vous en offre l'écume du jour.

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