assise près du bateau
une vieille s’en allait déjà vers l’autre monde
nous parlant très lentement
des noires poupées de son enfance
de soldats battant tambour
d’une petite boule blanche qui rebondissait dans ses rêves
sur le quai
des oiseaux la survolaient comme le cri de mille mouettes
vêtue de ruines et de tâches de sang
elle pensait à la guerre
à sa sœur dont le mari était mort lors de la première explosion
et elle pleurait
dans les bras de sa mère
sur les vieux fers du port
les marins la saluaient dans leur langage brumeux
écrasée par les rugissements de l’usine
les coups de sifflet
les coups de fouet
elle terminait son monde
elle était la fille préférée de sa maman
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Bonjour Pierre
Merci pour ces instant de vie en poésie
Amicalement