Matin midi soir
le soleil se lève
la nuit s’en va
le soleil se couche
et la nuit tombe
sans jamais dire au revoir
matin midi soir
on est sur pied
on fait son lit
on calme sa panse
et on sort
sous le soleil comme un lord
on porte le fardeau de son destin
et la vie salée ou mal dopée
on joue le jeu du jour
et on s’endort
Matin midi soir
le soleil se lève
la nuit s’en va
le soleil se couche
et la nuit tombe
jours mois et années
on rit on gémit
on vieillit et on se casse
léger comme le vent
matin midi soir
et jamais de trêve
on écoute le monde
on voit couler la vie
petite beauté
qu’on a bien salie
matin midi soir
l’âme assise à Babylone
buvant le vin des Sylla
et matin midi soir
on est à la botte
de ceux qui pissent
sur les valeurs
de ceux qui chient
sur les honneurs
qui volent violent pillent
s’enrichissent et prient
matin midi soir
Et toi mon frère
tu es confortablement assis
à leurs tables fleuries
et toujours bien garnies
et ça tourne
et ça tourne
matin midi soir
comme ma belle terre
et un beau jour dans un parterre
on va enfouir nos chairs
pour engraisser la terre
et matin midi soir
la terre toujours fait son beurre
ivre de beuveries et d’erreurs
au milieu des corbeaux et des renards
en versant des tonnes de pleurs
et ça tourne
et ça tourne
matin midi soir
comme ma belle terre
riche en aventures habiles en ratures
“et matin midi soir
on est à la botte
de ceux qui pissent
sur les valeurs
de ceux qui chient
sur les honneurs
qui volent violent pillent
s’enrichissent et prient
matin midi soir”
N’est-ce bonne nouvelle de savoir qu’on peut poser ses limites. Bornes cruciales.
On dit oui ou on dit non. Démarches personnelles. Et internes.
Tant de valeurs en effet s’effondrent…
Ce texte invite à la réflexion. Sage on l’est pour soi. Je dis oui ou je dis non. Sans compromis.