Je relis ce soir un poème que j’ai écrit à Constantine où j’étais encore lycéen et qui me rappelle beaucoup de souvenirs de l’époque. j’essaie de comprendre avec une certaine distance ces années qui m’ont marqué. L’inspiration elle-même, plus présente à l’époque, semble avoir fui, aujourd’hui. Je le reproduis tel quel.
Souvent l’esprit perdu dans de tristes pensées
Je songe à ton départ qui approche à grands pas
Tandis que tout espoir me paraît insensé
Et que mon cœur blessé, ne se console pas
Des larmes intérieures ont inondé mon âme
Ma souffrance est discrète ; nul ne s’en aperçoit
C’est là mon seul plaisir, en ces heures de drame
Où je te vois déjà très éloigné de moi
Nous nous sommes connus par un jour de printemps
Dans une cour d’école embaumée par le lys
Nous faisions les cent pas, ô agréables instants
Où toi et moi parlions de notre institutrice
Ah ! Qu’elle était bonne, Mademoiselle Humain
Elle nous aimait bien et dès le premier jour
Nous mit devant elle, et de sa douce main
Nous caressa la joue, en guise de bonjour
On nous disait parfois, qu’elle buvait du vin
Qu’elle mangeait du cochon, qu’elle allait à l’église
Nous étions sûrs, nous deux, qu’elle n’avait pas faim
Et que les jaloux seuls, racontaient des bêtises
C’est ce soir, m’a-t-on dit, qu’aura lieu ton départ
Adieu, mon cher ami ; le printemps est passé
Son début nous unit et sa fin nous sépare
Cruel est cet instant qu’on ne peut effacer
Brahim. B
Des larmes intérieures ont inondé mon âme
Ma souffrance est discrète ; nul ne s’en aperçoit
C’est là mon seul plaisir, en ces heures de drame
Où je te vois déjà très éloigné de moi