L’oubli – Philippe X

      Pour Vous     Quelques mots qui vous sont adressés, tant qu’il y a encore de la place au rayon « mémoire et souvenirs » de vos cerveaux, les heures qui vont suivre vont être encombrées par bien des pensées, à l’image des jardins envahis d’herbes folles, un tri sévère s’avère nécessaire … Lire plus

Le bois – Christian Satgé

Il est, ici, depuis toujours, À la lisière ocre de mes jours, Faisant à mon sommeil bassinoire, Hélas, une forêt d’idées noires, Un vil abri d’arbres à cauchemars, Aux racines profondes et aux branches Nues penchées dessus mon plumard L’obrombrant d’une pénombre franche. Ce breuil-là, en ses sombres ramées, Des rapaces sournois, affamés, Cache, et … Lire plus

L’hiver me vient – Christian Satgé

« Mourir la belle affaire Mourir cela n’est rien Mais vieillir Ô vieillir ! »  Vieillir, Jacques Brel Petit à petit, les souvenirs s’éloignent. Puis, peu à peu, se taisent jusqu’aux mots. Me voilà rameau que l’hiver sec empoigne Ou fétu de bois mort, rongé par ses maux… Et, flocon à flocon, s’entasse la neige … Lire plus

Lettre à l’îlien – Christian Satgé

Désormais, tu as pour nouvelle adresseLà où les alizés la peau caressent,Où le jour est senteurs, hâle et douceursLà où même le temps a oublié l’heureEt où tu peux redevenir penseurQuand parfois, lassées de toi, les nues pleurent…Tu as choisi pour séjour ces lieuxOù tu es inconnu même des dieux,Où tu es toi, sans souci … Lire plus

Matin de la Saint-Martin – Christian Satgé

Quand l’été se dévêt aux nues Et ne fait plus qu’obole de sa lumière, Quand les branches se mettent à nue, Il est temps de s’offrir, en notre chaumière, L’un à l’autre dans un regard Et puis, l’autre à l’une, dans un simple sourire, De s’aimer avec quelque égard, De s’occocouler, de se chérir et … Lire plus

Circulation altérée – Christian Satgé

J’aime à traverser seul la nuit, Cette voie courant à sens unique Entre rêves qui filent, fuient, Et cauchemars, qui, en la tunique Du songe, déshabillent le cœur, Dénudent l’âme comme un censeur… J’aime à traverser seul la nuit Hors les clous des sommeils d’enfant sage, D’un crépuscule qui tant bruit À une aube qui … Lire plus

La traversée de la nuit – Christian Satgé

Fatiguée comme peau de tambour,Alors que, jà, s’obscurcit la brune,Au mât de ce clocher, fière hune,S’aparresse Madame la lune,Vigie du bateau qu’est notre bourg. Sur l’horizon et ses faubourgs,Les constellations, une à une,Dessinent de mystiques runes,Dessus des monts devenus des dunesGrâce aux ombres et à leur labour. Loin de Marseille et de Cabourg,Pour qui n’a … Lire plus

La solitaire – Simone Gibert –

peinture S.Gibert   La plage s’étend au loin, Blanchie par le soleil, Il n’est aucun témoin D’un instant sans pareil.   Les eaux de l’océan Caressent le sable, Qui, sous les pas, mouvant, Devient impalpable.   Cette solitude Sentie à fleur de peau, Dans sa plénitude La femme entre dans l’eau.   Cheveux aux épaules, … Lire plus

Idées iodées – Christian Satgé

À leur grand soir, les enfants ont pris le large.Nous restons à l’amarre, voiles pliées.Le grand bateau d’hier n’est plus qu’une bargeQui ne navigue plus, trop lourdement gréé.Nos souvenirs dérivent, mis à la chaloupePour l’écueil des aigreurs convenues,Quand rêves et rires chavirent aux nuesEt, de bâbord à tribord, de proue en poupe,Ce sont coque désertée … Lire plus

Sentier forestier – Christian Satgé

Cycle pyrénéen   Ce chemin est comme une cicatriceÀ travers la futaie masquant les nues.Ouverte par l’Homme, incertaine,
Serpentine, sutures par centaines,Cette plaie-là sinue et s’insinueDans une forêt sombre et protectrice. Ici, des ronces agrippent nos mollets ;Là, une branche griffe ou des orties giflent.Mais la voie sous voûte va, obstinée,Pour mener chacun à sa destinéeEt … Lire plus

La vieille femme et ses fantômes – Pacafou

Elle marche. Dans les rues, dans les bois, tout le jour, tous les jours, elle marche. Entend-elle  les chants d’oiseaux ? Voit-elle le printemps qui s’achève, les feuilles timides encore, les oiseaux audacieux, les insectes téméraires ? Elle marche. Ses longs cheveux gris, raides et gras encadrent un visage sans grâce. Elle marche. Et elle … Lire plus

À peine mûres… – Christian Satgé

Baies d’ébène au bruissant buisson,Les mûres sont mures de murmuresOù la brise n’est que frissons. L’épineux en veste de bruineEt en souliers de boue fineRassasie, sans plus de façon,Le passant et les polissons. Il abreuve, jusqu’à ruine,D’un sang bleu-rouge de fruitOiseaux, manieurs d’égoïne,… Le piquant roncier, sans bruit,Aime son monde, aide autruiSans s’en faire auguste … Lire plus