De l’amour à la mort – Christian Satgé

           L’amour c’est se trouver enfin un vis-à-vis Avec qui marcher, sur qui appuyer sa Vie Durant, ce temps vivant en vibrants côte-à-côte, Bien sûr pour le meilleur… alors que se tricote Le pire, avide, qui nous guette avec envie. L’amour c’est supporter notre commun séjour Quand s’estompent, un matin, les … Lire plus

Celle aux dents longues comme sa langue – Christian Satgé

       Petite fable affable   Toujours prête à tout, jamais bonne à rien, Cette castor-là, en vrai, aurait bien Un jour, à l’ouïr marié la carpe Et le lapin comme jadis, escarpe, Elle sautait du coq à l’âne en tout Et pour tout. Cette épouse castratrice, Qu’a fuie son époux en pays bantou, … Lire plus

Sagesse orientale – Christian Satgé

  El khwârimzî, le sage et savant persan, Jetait, sur le monde, un regard plus perçant Qu’on ne le croit : on lui doit cet algèbre Qui nous rend chèvre et le fit, lui, célèbre ! L’Émir demanda à cet apôtre des chiffres Sa vision de l’Homme, ce vil sous-fifre De Dieu. Notre oriental répondit … Lire plus

Le maître des colles – Christian Satgé

         Petite fable affable Fort honnête homme et toujours affable, Notre instituteur prisait les fables. Il allait, un fablier en main, Marchant et lisant comme le prêtre Le ferait, d’aujourd’hui à demain, D’un bréviaire… pour le paraître. Nous aimâmes ces familiers – La Motte, Florian, La Fontaine,… – Auxquels des heures l’avaient … Lire plus

Le lierre, le liseron et le trèfle – Christian Satgé

         Pette fable affable   « Allons fanfaronne, larronne d’ipomée, Tu ne verras jamais les cimes où je m’élève. Et tu seras toujours en ton buisson paumée ! S’écrie le lierre, la fierté en sa sève. Comme un couvre-sol, toi, tu gis à mes pieds Plante infime, indigne liane estropiée. – Peut … Lire plus

Le docte et chaste clerc – Christian Satgé

Petite fable affable   En un lieu où on avait dit adieu À un Dieu, hélas, devenu odieux À d’aucuns, au nom du progrès le plus moderne On se référait au Savant, sage ou baderne, Pour répondre à toute taraudante question Et conduire notre vie à sa destination. Devenu un profond puisard de science, L’un … Lire plus

Les trois ducs – Christian Satgé

         Petite fable affable Dans le même vieux chêne cohabitaient Trois rapaces cousins ne vivant qu’à la nuit Le jour n’apportant à ceux-ci que de l’ennui. Au faîte de l’arbre et des choses, ouhouhouhtait Un Grand-Duc. Érudit, passant pour philosophe, Il avait tout lu et, insolent comme un sot, Citait ses lectures … Lire plus

À propos d’une petite marée – Christian Satgé

L’écume n’est pas la mer elle n’est que sa lie Mais c’est elle qu’on voit et c’est elle qu’on sent. C’est une dentelle amère qui vous salit ; Pour savoir la beauté des eaux on y consent Et on tolère ses remous envahissants. L’écume n’est pas la mer mais frange son lit, Liseré de fange … Lire plus

Le chapon & la dinde – Christian Satgé

Petite fable affable Échappées on n’sait comment à la vigilance De Jeanne, en la rue, volaille son cul balance… « Quel est ce monde dans lequel nous vivons Où, moi, Chapon, finirai graillon, Où le bœuf qui sue n’a point de salaire, Où le brave chien de garde à l’envie Est battu, l’abeille flouée sans … Lire plus

Contre l’ara qui rit – Christian Satgé

Petit fable affable            L’Amazonie est la vaste volière Des péroreurs, amazones et aras. 
Les seconds ayant la plume écolière Suivent des cours de cris, de bruits, et cœtera. Mais ces oiseaux-là n’ont pas que cours de langue, Chants chantournés, harengères harangues,… Non. Ils font ramage de tous les savoirs Qu’on … Lire plus

L’ânier sans condescendance – Christian Satgé

      Petite fable affable   Le Roger est tourneboulé : son seul fils, N’aime pas sa ferme, riche de maïs, Ni les durs travaux des champs, pourquoi le nier. Il s’en ouvre à son père, qui fut ânier, Homme des plus sages qui l’a fait prospère. L’Ancien qui vit sous son toit toujours … Lire plus

Intermède sans remède ? – Christian Satgé

  Petite fable affable   Au pays de ces mufles de mouflons, Très loin des si parisiens flonflons, Vit un vieux couple de lagopèdes, Oiseaux dont le chant résonne en écho Quand l’été, là-haut, se fait plus tiède Et que les monts s’inventent tout un dico De teintes vertes, ocres et brunes Qu’aucun peintre ne … Lire plus