En quittant la ville des festivals, Claire dut s’arrêter pour prendre de l’essence. Pendant ce temps, Sylvie et Eric sortirent se dégourdir les jambes et furent abordés par un jeune qui sirotait une bière tout en fumant un joint. Nos deux protégés revinrent catastrophés : ce nouveau venu leur avait dit qu’à Berdine, on enchaîne et affame les anciens drogués dans des catacombes ! Je leur ai demandé de me faire confiance à moi qu’ils connaissaient plutôt qu’au premier junkie croisé.
Arrivant à Apt, En bas de la colline grimpant à Berdine, Claire nous offrit un verre à tous les trois dans un petit café. A nouveau des jeunes interpellèrent Sylvie et Eric pour leur demander où ils se rendaient, et ce fut le même scénario. Ces jeunes tentèrent de les persuader de rester avec eux prétendant qu’ils allaient se retrouver nus et enchaînés dans une cave.
Claire et moi leur avons demandé de choisir à qui ils voulaient faire confiance et quel choix de vie ils se sentaient appelés à faire.
Après brève réflexion, ils nous ont suivi dans la vieille Deux Chevaux de Claire.
Nous voyant parcourir en auto un chemin de cailloux, ils se demandaient où nous les conduisions car nous semblions nous rapprocher du bout du monde.
Une fois au somment, nous découvrîmes un village jonché de pierres et où toutes les maisons étaient construites par les occupants du lieu avec ces mêmes pierres. Une jeune femme nous accueillit et nous dit que les postulants devaient monter seuls et à pied à Berdine. Nous lui avons expliqué le cheminement de nos deux protégés et cette « communautaire » leur expliqua la triple règle : Ici, pas d’arme, pas de drogue, et pas de discours sur son passé. Entendant cela, un membre du village vint nous dire : « C’est ce troisième interdit le plus difficile ».La responsable de la communauté leur expliqua qu’elle distribuait un paquet de cigarettes par semaine. A chacun d’apprendre à le faire durer. La seule obligation était la participation à une heure de prière communautaire comprenant la lecture de l’Evangile puis une adoration silencieuse dans la chapelle de pierres. Jusqu’à ce jour, tous s’en trouvaient satisfaits, croyants ou non.
Elle leur expliqua que la communauté vivait en autarcie, ce qui voulait dire construire sa maison, cultiver ses légumes et semer ses céréales pour manger du pain. Un sacré challenge vu le terrain ! Et en conclusion, elle leur rappela qu’ils étaient libres de partir sans donner d’explications
Nous nous assîmes tous les quatre sur un escalier de pierres du lieu en admirant le paysage apaisant et les hommes construisant à deux leur maison.
Nous sentions que nous allions avoir bien du mal à nous séparer. La responsable communautaire nous a prié de partir très vite vu que nous n’étions pas censés être là.
Claire et moi avons donc embrassé Sylvie et Eric, ne sachant comment nous aurions de leurs nouvelles car nous n’étions pas encore à l’époque des portables et d’internet , vu que ces deux jeunes ne possédaient aucune adresse et que le facteur n’avait pas l’autorisation de monter à Berdine.
Avant de nous dire « A Dieu », Claire m’a déposé à la gare d’Avignon où nous avons prié pour remettre Sylvie et Eric à la divine Providence, sous la protection de la vierge Marie.
A ce jour, je n’ai aucune nouvelle ni de Claire, ni de Sylvie, ni d’Eric.
Belle histoire, j’aime beaucoup.
Très beau poème et belle histoire triste mais belle. Bonne journée de Lundi à toi. Maud.
Très belle et touchante histoire…
Belle journée à toi.
Un accompagnement qui a mon avis les a sortis de leur parcours tumultueux
Bravo à vous deux amities Domi
Très beau et émouvant!
Magnifique histoire et très bien écrite. Est ce utile d’avoir de leurs nouvelles ? Com pour le reste de l’histoire il suffit de s’en remettre à Dieu 😉
Très beau texte. J’ai tout relu attentivement. Tu écris vraiment très bien. C’est un vrai plaisir. Merci pour ton talent.