Je suis une oie gavée par la connerie des autres et de moi-même
La vache ruminante dans le sempiternel pré de cette même connerie
Le pivert abandonné à son obsession rauque
Je pique je cogne je piverse je tergiverse et je tourne beaucoup trop
Sur moi le marteau et l’enclume applaudissent
J’ai les orteils béats d’un mauvais guitariste
Je crie ni Dieu ni Maître et je dis gare à vous
Pourtant mon p’tit bonheur est loin d’être mon tout
J’ai la langue ridée d’un bonheur plus perplexe
Et l’envers du décor fera pour moi le reste
D’ailleurs n’est-il pas vrai qu’à confesse je doive
Abandonner la lutte le drapeau et la bave
Pourtant Père est gentil généreux et sincère
Sa lutte m’ennoblit pour lui je fais prière
Le crapeau devient beau
Et sa vertu magique remplace sa verrue
Et moi je suis foutue pour le bien pour le pire
Il s’en faut un bémol qu’à la fin je n’expire
Là, cessons de nous mousser
Il est pêché véniel pour rejoindre sempé
J’arrête ici les vers
Les miens déjà me rongent
A bientôt de vous lire
Le chapelet m’attend aussi la pénitence
Pour tout l’abjecte écoulé de ma panse.
Extrait du recueil de poèmes “Brouillard de mots” de Monique MORRO. Pour plus de renseignements, rendez-vous sur: www.edilivre.com/doc/596256