Souvenirs à quatre pattes (partie 10 et fin) – Odile Stonham

Le jour où j’ai fait la connaissance de cette jeune chatte, je revenais du bureau de Poste avec Anthony. Je marchais derrière lui en traînant un peu. Il faut dire que mon fils aîné est plus grand que moi et que, par conséquent, fait de grandes enjambées. Il est entré le premier dans la maison et j’étais prête à faire de même quand il m’a semblé entendre un miaulement dans le jardin. Je savais que ce n’était pas Topaze car elle était à l’intérieur de notre habitation. J’ai donc tendu l’oreille et le son s’est répété.

Je me suis alors dirigée vers une haie de laurier plantée au fond du jardin et d’où j’ai eu l’impression que c’était de là que venait ce fameux miaulement. Sur le coup, je n’ai rien vu tellement il y avait de branches, enchevêtrées plus ou moins les unes dans les autres. Et puis, je l’ai aperçue ; petite boule de poils coincée avec un genre de cordon entremêlé lui aussi dans le feuillage du fameux laurier !

La pauvre petite chatte était bien embêtée de se trouver dans cette situation et je l’ai cru bien volontiers. Ce n’est pas qu’elle était en danger imminent mais elle ne pouvait pas rester ainsi. J’ai alors caressé sa petite tête en lui disant quelques paroles réconfortantes, du genre que j’allais la sortir de là. La mimi ne bougeait pas et avait arrêté de miauler. Elle m’a donné l’impression qu’elle m’écoutait…

Je suis donc retournée à la maison afin d’aller chercher une paire de ciseaux pour couper le fameux lien qui la retenait au laurier. En quelques minutes, la petite chatte a été libérée. Je savais où était sa maison et après l’avoir calée dans mes bras, nous sommes parties toutes les deux dans sa direction.

Nous avons eu de la chance : son maitre était présent. Si cela avait été le contraire, elle serait restée chez nous, le temps que ses propriétaires la récupèrent. Naturellement, un message aurait été laissé en évidence sur leur porte d’entrée avec nos coordonnées. Quant à la mimi, elle aurait eu droit à des croquettes pour se remettre de ses émotions !

Je me suis excusée auprès du monsieur pour l’état du cordon et il a bien compris, après m’avoir écoutée, pourquoi j’avais été obligée de le couper. Puis nous avons parlé de Topaze qu’il connaissait bien pour l’avoir vue, ainsi que sa femme, plusieurs fois dans leur jardin. J’ai également évoqué Chipie et la Petite et leur triste destin. Il m’a semblé que cela l’a touché.

Depuis ce jour, la minette vient nous voir de temps à autre. Elle a pris l’habitude de se mettre sur un mur mitoyen qui nous sépare d’une autre maison. Là, elle donne l’impression de nous attendre mon mari et moi. Aussi, dès que nous l’apercevons, nous allons donc à sa rencontre et nous lui parlons, tout en la caressant. Au début, elle répond à sa manière : en feulant tout doucement mais d’une façon toute douce. Puis elle se met à faire sa charmeuse, en se mettant sur le dos tout en nous regardant fixement…

En tapant ces mots sur l’ordinateur, je te souhaite de vivre longtemps petite mimi, que tu ne rencontres jamais de personnes malveillantes tout le long de ta vie.

Le hasard, qui décidément fait si bien les choses, nous a mis de nouveau sur notre route d’autres chattes et chat. Il se trouve que trois d’entre elles ainsi qu’un mâle appartiennent à l’ex compagne de Frédéric et qui en même temps, est la maman de nos deux petits-fils.

Pour ce qui est des deux autres chattes, elles sont la propriété d’Amélie et Anthony.

Tout ce petit monde habite non loin de chez nous et nous nous voyons de temps à autre.

Je terminerai ce recueil de souvenirs à quatre pattes en pensant à ceux et celles qui ont précédé les derniers venus et qui sont partis vers un autre monde, un autre ailleurs et qui ne sont pas oubliés…

 

Texte écrit par Odile Stonham @ Tous droits réservés.

Odile Stonham

Odile Stonham (241)

Bonjour,
Je m'appelle Odile et j'ai soixante-et-un ans. Je vis en Normandie, particulièrement dans le Calvados. Je suis mariée et j'ai deux grands enfants dont l'un m'a donné la joie d'être grand-mère de deux petits bonshommes : Ethan et Alexander.
J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de seize ans et cela m'a beaucoup plu. Puis, petit à petit, j'ai continué à en faire. Etant sentimentale de nature, cela y a peut-être contribué. je ne sais pas. Mes sujets sont variés. Je les prends comme ils me viennent.

S'abonner
Me notifier pour :
guest
2 Commentaires
Commentaires en ligne
Voir tous les commentaires
Jean-Marie Audrain
Modérateur
9 novembre 2023 19 h 27 min

Merci pour cette coda de ta symphonie à 4 temps en chat majeur !