Le vent souffle sur tes landes armoricaines
L’ivresse de tes vents virant au noroît
écornent mes voiles et ma pudeur
Conquistador, vient donc naviguer sur mes eaux…
Mes convoitises et mes poulies grincent, crient
le vent complice trousse mon jupon
qui se soulève avec plaisir.
Poséidon m’offre sa complicité une fois en corps.
Je suis aussi brune qu’un océan sans lune
aussi dangereuse que le cap Horn
je vais être ton obsession
je vais fendre ta coque
je vais t’écailler et déguster ta chair d’exception
je vais dérober tes pensées charnelles.
Je vais suspendre mes ordres aux bords de tes lèvres
et les figer dans un aller sans retour.
Je vais tatouer sur ton corps mes idées les plus folles.
Je vais prendre la main sur ton jeu
je vais redistribuer les cartes.
Mille sabords, je vais te décortiquer comme une crevette
Je vais, je vais.. tu ne peux même imaginer ce que je peux te faire.
Funambule, tu vas flirter sur le fil de mes ordres
sur des coefficients qui feraient pâlir Magellan.
J’ai laissé mes caprices se promener sur ton grand mât
ma grand-voile s’enroule, mes hanches tanguent.
Ce soir ton crépuscule se vêt de mes tentations.
Je veux être ta première pénitence
je porterai la trace de tes baisers
sur mon étendard comme signe de victoire
mon emblème sera connu à travers le monde.
Une mer couleur métal projette
des cristaux de lame sur mes vœux éternels.
Mes ordres vont devenir des alexandrins
sous des soupirs, nord, nord-ouest.
Je serais la matrice de toutes tes idées
De tout tes tourments
je serais ton prochain voyage..
Quelle énergie amoureuse riche de métaphores fruitées, parfois polysémiques ! A lire et à relire !
Un projet intéressant et un voyage prometteur : tant que les alexandrins sont de la partie, les strophes ne peuvent constituer que de la belle poésie ! Merci !