Je vous supplie, Madame, de faire moins de bruit
Dans ma tête et mon cœur, c’est la cacophonie
Vous voir tourbillonner sans cesse autour de moi
Me fait monter les sangs, réveille mon émoi
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Vos bons soins quotidiens, vos conseils éclairés
Raniment la lueur que j’avais oubliée
Infirmière vous êtes, je suis votre obligé
Et loue le dévouement que vous me prodiguez
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Vos clins d’œil amicaux et votre voix fluette
Me font, je vous l’avoue, parfois tourner la tête
C’est à coup de canon que mon cœur se fendille
Comment ne pas flancher sous tous vos coups d’aiguille ?
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Pour vous garder encore, jusqu’à la déraison
Usez du goutte à goutte et de la perfusion
Vous êtes mon soleil et mon aide de camps
Quand vous me promenez sur mon fauteuil roulant
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Moi qui ai tant résisté à toutes grandes guerres
Aux fièvres, aux virus, quand j’étais militaire
Je ne résiste plus et laisse mon destin
Au creux de vos sourires, la chaleur de vos mains
Je ne suis qu’un vieillard que vous mettez au lit
Et je prie le Très-Haut qu’il en soit fait ainsi
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© Laure Fayarde