Saisir une hirondelle en plein vol
et la poser sur la coupole des brasiers du sud
arracher les deux yeux avec une tenaille
détacher les deux cuisses et les deux ailes
avec une hache neuve fidèle aux cruautés
des mœurs modernes
ouvrir la poitrine pour en extraire le cœur
et les faire cuire au four de la lumière
descendre dans l’épicentre de la matière
pour saisir l’épiderme des volcans de l’Ordre
arracher dans la forêt des réveils du savoir
un jeune flamboyant porteur de nouveaux signes
faire sortir de ses racines riches en sèves de sagesses
les deux yeux les deux ailes les deux cuisses et le cœur
qui redonneront à l’hirondelle métamorphosée
la vigueur primaire de nos nouvelles identités
et le sang neuf des revirements du soleil
puis saisir le temps avec des dents de lait
pour le déployer à l’unité de l’harmonie
armer le vent de l’esprit du renouveau des idées
qui vont balayer les fiers castors de la vieillocratie
et au règne des colombes piétinant la dynastie
des millions et des milliards
l’aube reprendra les vrais honneurs de la destinée
Ngaoundéré 05 janvier 2014