Saryème – Founé Diawara

Des années perdues sans lendemain,

Belles illusions envolées si tôt, si loin.

Feuilles mortes tombées du ciel, automne éternel.

Tendres cantines, mélancoliques toujours maternelles.

 

Soudain une ombre apparait furtive et délicate.

Quelle est cette silhouette si harmonieuse, si douce, si plate ?

Vide de sens, pleine d’évidence,

A l’aube d’une destinée en déshérence.

 

Laisse-moi te prendre la main Saryème,

Tu as tant pleuré les espoirs que tu sèmes.

Cœur brisé de mille peines, esprit tiraillé d’une douce haine,

Apaise ton cœur de mon âme qui est tienne.

 

Oh toi bel oiseau, raconte-moi ton voyage !

Dis-moi quel est le sens de ton message.

Je veux sentir ton souffle me réchauffer le cœur,

Dans cette nuit si froide, et sans lueur.

 

Regarde l’étoile du berger, regarde à l’horizon,

Imprègne-toi de l’immensité de l’océan.

Nous sommes si peu de chose, et tu es tant pour moi.

Je t’aime Saryème tout simplement, sans raison ni sans loi.

 

La brise glaciale des hauts plateaux fige les herbes de la colline dans un mouvement perpétuel.

Elle me semble si triste cette fleur, dans cette atmosphère si las, si irréelle.

 

Comment ai-je pu toutes ces années me passer de toi ?

Comment de tous ces matins, de toutes ces nuits, loin de ton parfum et de ton regard, ai-je pu trouver la force de respirer ?

Sans cesse mes larmes pleurent ton absence si lourde à porter.

De toi Saryème, je me délecte, à chaque instant, comme le doux murmure de la forêt nourrit le temps qui croît.

 

Mes mots ne sont pas assez profonds pour décrire les chants joyeux qui bercent mes nuits.

Tintées de jaune, de bleu et de si belles symphonies.

Comment ai- je pu si souvent relire cette page ?

Toute une vie, tant de moments égarés, dans le reflet d’un bonheur sans visage.

 

Comment ai-je pu si longtemps te sentir sans te chercher ?

Destins brisés,  chemins croisés,

Perdus dans le labyrinthe du désespoir,

Enchevêtrés dans cet interminable couloir.

 

Encore une journée si loin de toi,

Tous ces instants perdus ébranlent ma foi.

Pourquoi es-tu si loin de moi Saryème ?

Tant d’espaces s’entrelacent dans ce vide interminable, indescriptible, et sans thème.

 

Dénuée de sens, la vie sans toi n’a plus toute sa splendeur,

Le coq ne chante plus le petit matin et ses premières senteurs.

De l’autre côté de la rivière, le petit garçon se sent seul.

La jonquille envahie de tristesse, pleure la douce rosée, et l’énorme chêne n’a plus d’orgueil.

Le chien hurle sous la pluie, le village est en deuil.

 

Mémoire d’une scène, un instant délicatement mystérieux, émouvant, parfois insaisissable.

Une belle image, une sensation de plénitude que l’on voudrait extirpée d’un rêve improbable.

Incertitude d’une mélodie, dont les notes caressent les lignes d’une partition muette.

Eclats d’un feu de bois, foyer crépitant d’écorces rougies, une chaleur désuète.

 

Le bonheur est si simple, si évident, sans compromis.

Il est là, tout proche et ne demande qu’à être compris.

Il se dessine progressivement tel le bourgeon.

Plat, dépossédé, et sans relief, il se construit aux rythmes des couchers du soleil, pas à pas, à travers la complicité des saisons…

 

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1 Commentaire
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Invité
6 mai 2019 10 h 07 min

Bonjour simplement magnifique
Amour désespoir romantique
amicalement