RÊVES ET TERRE – UN CHANT VEILLE – Alain Minod

Sirène et fontaine

RÊVES ET TERRE – UN CHANT VEILLE !

Assouplis ton pas si à l’ornière en chemin

là : s’ajoutent tant de pierres où tu patines…

Ne déboute de ton repère en lendemains :

la boue qui s’y accouple et tant les redessine

Qu’elle modèle en tes jours un nouvel amour !

Au remous des parcours belle est toujours la terre…

Qui jure obscur n’émeut l’Humain en son séjour

car l’ajour qui se meut dans ses mains est lumière !

Et l’argent au désir tant ses peines remue

que pour gens : son empire mue en grandes chaînes

si l’urgent d’une lyre ne le met à nu :

Ce pauvre agent du pire qui tue les fontaines

Le vent n’est tant camus qu’aux veines de la nuit

il n’évente les nues et sans bruit trame scène

où la grande ingénue s’aligne entraîne et luit

elle qui hante nue : Sirène ! Insigne reine !

Que la belle jouvence t’emporte en ses maux

et qu’elle les avance aux portes qui t’enferment

car si elle s’y lance – forte – gonfle mots

et tout ce qu’elle y pense emporte les gonds fermes…

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