Quelques épisodes de ma vie (seizième partie) – Odile Stonham

Il y a quelques jours, j’ai regardé des photos de vous tous, mes chers compagnons à quatre pattes. De vous tous, un est peut-être encore vivant. Je ne sais pas car je ne l’ai pas revu depuis le jour où elle a trouvé refuge chez une gentille personne.

J’emploie volontairement le féminin car il s’agit de toi, ma petite Winnie. Dans quelques mois maintenant, au mois de mai plus précisément, tu auras onze ans. C’est déjà un bel âge pour une chatte et j’espère de tout coeur que tu vas bien mais surtout que tu es toujours de ce monde, qu’il ne t’est rien arrivé de fâcheux.

Ici, dans la maison où tu as vu je jour avec ta soeur Chipie, je vis avec tes souvenirs et ceux des autres, partis depuis vers un lointain pays… Comme mes autres compagnons à quatre pattes, tu as ta photo sur un des murs de ma chambre. Je la regarde souvent quand je passe à côté d’elle et j’essaie de deviner comment tu es aujourd’hui.

Déjà, je pense que tu dois avoir un nouveau nom. Je serai curieuse de savoir lequel tu sais Winnie. Es-tu toujours aussi sage comme tu l’étais quand tu étais plus petite ? Je te dis cela car par rapport à Chipie qui était tout le temps en mouvement, de ton côté, tu étais plus calme. Avant ton départ de la maison, tu étais toujours avec elle. Vous étiez inséparables toutes les deux.

Puis un jour, tu es partie vers ton destin en allant chez un copain de Frédéric. Tu n’es pas restée longtemps chez lui car il ne s’occupait pas de toi comme il aurait fallu. Et c’est une dame qui habitait le même immeuble que lui qui a pris soin de toi. Comment pouvait-elle t’ignorer Winnie quand elle t’a vu la première fois ? Tu avais faim et elle t’a donné à manger. Tu étais livrée à toi-même et elle t’a adopté.

Tout cela, je l’ai appris par mon mari, ton ancien maître. Celui-ci a rencontré la dame en question et lui a parlé de toi, de ton histoire quand tu vivais encore avec nous. Sachant au fond de lui que tu serais bien avec elle, il t’a donné. Tu n’avais rien à craindre du copain de notre fils cadet. Il t’avait abandonné et en retour, tu avais trouvé une personne généreuse. Que demander de mieux ma petite Winnie !

Tu es donc la dernière survivante de tous ces chats, de tous ces compagnons à quatre pattes. Ta soeur Chipie s’en est allée quelque temps après ton départ, dans tes nouvelles vies. Elle a été victime de la cruauté d’une mauvaise femme et ne mérite pas ce qu’elle a subi. Topaze, ta maman, s’est donc retrouvée toute seule durant un moment. Puis un beau jour, une chatte est venue chez nous. Elle était abandonnée, faisait les poubelles pour se trouver à manger. Elle était donc dans un piteux état car elle avait aussi de l’eczéma.

Nous nous sommes occupés d’elle ton ancien maître et moi. Nous nous sommes renseignés afin de savoir si elle appartenait à quelqu’un, si une famille la recherchait. Ce n’était pas le cas. Elle est donc restée avec nous et Topaze, qui a bien voulu d’elle. Je l’ai appelé la Petite car elle était la dernière de tous ces chats venus vivre chez nous au fil des années. Deux ans de bonheur seulement car elle a également connu un triste destin.

Ta maman lui a survécu pendant quelques années. Puis son état de santé s’est brusquement détérioré et c’est devant nous, mon mari, Frédéric et moi qu’elle est partie un soir de janvier. Elle n’était pas vieille, elle aurait eu neuf ans quelques mois après, en juin. Du temps a encore passé et un jour nous avons appris le départ définitif de Mimi, ta grand-mère en quelque sorte…

Ne reste que toi ma chère petite Winnie ! En souhaitant pleinement que tu es toujours là.

Texte écrit par Odile Stonham @ Tous droits réservés.

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Odile Stonham

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Bonjour,
Je m'appelle Odile et j'ai soixante-et-un ans. Je vis en Normandie, particulièrement dans le Calvados. Je suis mariée et j'ai deux grands enfants dont l'un m'a donné la joie d'être grand-mère de deux petits bonshommes : Ethan et Alexander.
J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de seize ans et cela m'a beaucoup plu. Puis, petit à petit, j'ai continué à en faire. Etant sentimentale de nature, cela y a peut-être contribué. je ne sais pas. Mes sujets sont variés. Je les prends comme ils me viennent.

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