Petite fable affable Rang et fonctions font des colloques
Vains et dangereux qui tout disloquent :
Au pays des ponctuations
On frise la révolution ;
L’apostrophe, haut perchée, dans la phrase
Appelle en toutes lettres à la jase :
« Moi que la virgule voit pygmée,
Me voilà arrivée au sommet
Et de là, vous tous, je vous écrase
Car je vous domine. Un point c’est tout ! | – L’accent n’a-t-il pas le même atout ?
Rétorque la Majuscule itou. – Qu’il ait la pente aigüe ou l’air grave,
Qu’il trémate, gras comme un margrave,
Ou circonflexe d’étonnement
Il trône tout aussi uniment
Que toi ! ajoute la virgule.
À t’ouïr, mon sang se coagule ! – Quoique nous soyons parents, l’Amie,
Il t’insupporte qu’une demie-
Portion soit au plus noble étage
Élevée, ce malgré son jeune âge.
Tu me jalouses toi dont la queue
Traîne à terre, signe belliqueux
Ne traçant ni sillon ni sillage,
Même si tu uses de ton point. – Silence, avorton, ou deux gros points
Sauront guillemer ton arrogance :
Attends qu’une réforme te ganse
Comme d’autres ont démembré les mots
Dont l’orthographe causait des maux ! – Pourquoi se déchirer ?!… Oubliez-
Vous donc que nous sommes tous liés ?! »
Ainsi dit le tiret, philosophe
Prisant les débats d’une autre étoffe. * © Christian Satgé – juillet 2016 |
Ah! Christian c’est superbe et original, bel hommage à la ponctuation bravo j’ai dégusté ma lecture
Merci beaucoup Fattoum pour votre coutumière amabilité. Bonne soirée
Je vous en prie merci.
Que de compétition dans la ponctuation, bien vu ! Merci Christian.
Merci à vous Laurence, d’apprécier ce petit délire où chacun de nous qui faisons profession de foi d’écrire pouvons nous retrouver : quel casse-tête cette ponctuation-là, non ?!